Les prochaines élections territoriales mobiliseront des milliers de Polynésiens. Beaucoup d’entre vous iront voter pour décider de votre avenir. Mais beaucoup également d’entre vous n’iront pas voter et préfèreront s’abstenir. Vous avez vos raisons, c’est votre choix et nous le respectons. C’est à vous pourtant que nous souhaitons nous adresser aujourd’hui au travers de cette tribune politique.
Depuis neuf ans, notre pays est en crise. Vous nous reprochez certainement d’être à l’origine de cette crise, de la perte de votre emploi ou de la misère qui est entrée au sein de votre foyer. Aujourd’hui encore, un quotidien de la place rappelait que plus de 6000 emplois salariés ont été détruits depuis cinq ans. C’est triste. A mesure que la crise a gangrené notre société, à toutes les échelles – politique, financière, économique et sociale – vous avez perdu confiance en nous. En toute humilité, nous vous comprenons.
Certes, vous avez le droit de vous abstenir. Mais, s’abstenir ne changera rien à la situation actuelle. S’abstenir ne sortira pas notre pays de la crise. S’abstenir ne permettra pas de mettre en œuvre une nouvelle gouvernance. S’abstenir ne permettra pas de mettre en œuvre un programme capable de relever les défis qui s’imposent à nous. S’abstenir ne redonnera pas de l’emploi. S’abstenir n’améliorera pas les conditions difficiles dans lesquelles beaucoup de nos familles survivent. En clair, s’abstenir ne changera rien, pour nous, pour vous et pour nos enfants.
C’est pourquoi, faisons le choix de ne pas nous abstenir. Faisons le choix de prendre nos responsabilités pour que demain soit meilleur. Ce que la crise a eu de bon, c’est de nous faire prendre conscience de la gravité de la situation. Nous ne pouvons plus faire les mêmes erreurs. Nous ne voulons plus vous décevoir. En 2004, vous avez voulu du changement. En 2008, vous nous avez durement sanctionnés. Mais, à chaque fois, les espoirs promis n’ont pas été à la hauteur de vos attentes et nous récoltons encore aujourd’hui, les fruits des mauvaises gouvernances qui se sont succédé.
Nous n’avons plus droit au coup d’essai. Nous devons faire le bon choix. Comme beaucoup refusent de baisser les bras en temps de crise en imaginant de nouvelles solutions pour pallier au manque d’emploi, n’abandonnez pas. Continuez de croire en l’avenir. Continuez de croire en vous et en vos enfants. Gardez espoir que demain sera meilleur.
Nous ne voulons plus perdre de temps avec les querelles du passé comme semblent s’y attacher certains de nos adversaires politiques. Notre rôle est de vous rassurer et de vous donner les garanties que nous avons appris de nos expériences. Tout au long de cette campagne nous continuerons à le faire. Nous vous invitons à le faire avec nous, en nous concentrant sur ce que nous avons en commun : l’avenir de nos enfants. Tous ensemble, nous voulons laisser à nos enfants, une Polynésie belle et sereine, où il fait bon vivre. Ce n’est pas simplement un rêve, c’est une vision que nous avons pour notre Pays.
Pour que cette vision soit réalisée, il nous faut prendre une décision dès maintenant. Celle de nous exprimer, le 21 avril et le 05 mai prochains, au travers de notre vote, dans nos communes respectives, en choisissant l’équipe et le programme que nous souhaitons voir réalisé pour les cinq années à venir. D’ici là, il nous faudra nous mobiliser, avec notre famille, nos amis, nos collègues de travail et nos réseaux. Si nous voulons que les choses changent demain, il nous faut le décider fermement et dès le premier tour des élections.
En conclusion de cette tribune hebdomadaire, nous souhaitons rendre hommage à tous nos militants qui ont d’ores et déjà fait le choix de croire dans l’avenir, qui travaillent sans relâche sur le terrain, dans les quartiers, et œuvrent activement sur les réseaux sociaux. Beaucoup de nos jeunes n’hésitent plus à s’engager pour décider eux-mêmes de leur avenir et refusent de laisser ce choix à quelqu’un d’autre. Imitons-les. Mobilisons-nous !
Avec la foi de reconstruire ensemble,
Le Tahoeraa Huiraatira