ACTUS LOCALESÉCONOMIEPOLITIQUE L’administration appelée à « veiller au grain » face à la « spirale » de la masse salariale Charlie Réné 2025-01-24 24 Jan 2025 Charlie Réné Tout juste de retour de Paris, le président du Pays avait réuni ce vendredi ses chefs de services, les directeurs d’établissements et d’autres organismes parapublics pour leur présenter ses vœux pour 2025. Une année de « grands défis » et de transformation, a-t-il précisé, entre la concrétisation des réformes « concertées en 2024 », le plan de réorganisation de l’administration ou les négociations salariales. Parmi les points d’insistance : la nécessité « d’optimiser » le service public, alors que la masse salariale du Pays approche déjà les 35 milliards de francs. Les cadres de l’administration étaient sur leur 31 ce vendredi matin à la présidence. Une centaine de chefs de service, tavana hau (dont plusieurs en visioconférence), directeurs d’établissements publics et autres organismes liés au Pays y étaient réunis pour les traditionnels vœux du président. Et Moetai Brotherson, tout juste revenu de son déplacement parisien, a, comme le veut aussi la tradition, exprimé sa reconnaissance pour le travail accompli l’année passée, et encouragé ces cadres et dirigeants à « servir la Polynésie avec fierté et engagement » pour l’année à venir. Mais il a surtout prévenu : 2025 sera une année de « défis » et de transformation. D’abord du fait des réformes qui doivent être concrétisées par le gouvernement et l’assemblée cette année, en matière de PSG et de fiscalité notamment. Des réformes qu’il faudra « accompagner et appliquer ». « On a pris toute l’année 2024 pour faire un certain nombre de concertations, de consultations et donc cette année, il y a de grands défis devant nous », précise le président. Ensuite du fait des chantiers au sein de l’administration elle même. Notamment celui de la déconcentration et de la décentralisation des services qui doit, là encore, passer au concret. La multiplication des Fare ora, créés pour « accélérer le mouvement » et « rapprocher » l’administration du citoyen est la partie la plus visible de cette dynamique, qui pourrait, même si Moetai Brotherson n’en fait pas la précision, aboutir sur des relocalisation de services entiers. Attention à ne pas « créer des situations qui ne sont pas tenables dans le temps » Le chef du gouvernement insiste surtout – quitte à « casser l’ambiance » – la nécessité « d’optimisation » de l’administration. L’objectif, c’est la qualité du service au usagers, bien sûr, mais c’est aussi d’éviter que la masse salariale du Pays, estimé à près de 35 milliards de francs sur l’année 2025, ne soit prise dans une « spirale inflationniste ». « Il faut veiller au grain, être prudent, parce que sinon on crée des situations qui ne sont pas tenables dans le temps ». Pour accompagner cette volonté de rigueur et d’efficacité, Moetai Brotherson met en avant le projet Peperu, non pas une réforme mais une « réorganisation profonde ». « Il ne s’agit pas de tout révolutionner, il s’agit de faire les changements qu’il faut aux endroits qu’il faut à partir des remontées qui nous sont faites des services », reprend l’élu. Ce projet doit servir à la modernisation de l’action publique en même temps que « l’épanouissement des agents » et dans ce cadre, chaque chef de service est invité à partager « pas seulement ses critiques, mais aussi ses idées ». Avec sa hiérarchie bien sûr, mais aussi, s’il le juge pertinent, avec le président lui-même, dont « personne dans cette pièce n’a pas le numéro de Vini ». Les Jeux en ligne de mire S’ajoutent l’épineuse réforme des régimes indemnitaires de la fonction publique territoriale, « nécessaire pour mettre fin un peu aux situations trop disparates qui existent dans notre administration », et le travail de refonte des grilles qui doit s’étaler jusqu’à la mi-2026. Avant ça, il y aura, entre fin mars et début avril, les négociations sur l’évolution du point d’indice, qui concernent davantage les syndicats que les chefs de service, et qui n’aideront probablement à stopper la « spirale ». Pas plus, d’ailleurs que les revalorisations des catégorie D et de certains corps (infirmiers, assistants éducatifs) qui doivent être actés en conseil des ministre la semaine prochaine. Aucune référence n’a d’ailleurs été faite au mouvement – suspendu – de la Fraap pendant ces vœux. Un autre défi de taille, est d’ailleurs à prendre en compte dans cette volonté de maitriser les deniers publics : l’organisation des Jeux du Pacifique 2027, et l’accueil de plus de 5 000 « cousins et voisins » dans une « grande fête sportive ». Une grande fête qui, malgré les discours rassurants du gouvernement Bayrou à Paris ces derniers jours, risque bien d’être privé d’une partie du soutien promis par l’État. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)