ACTUS LOCALESPOLITIQUE Moetai Brotherson : « Contre les corrompus et les corrupteurs » Antoine Samoyeau 2017-05-30 30 Mai 2017 Antoine Samoyeau © Moetai Brotherson À quelques jours du premier tour des législatives, Radio 1 et Tiare FM vous aident à découvrir ou redécouvrir chacun des 27 prétendants à la députation. Portrait du candidat du Tavini dans la 3ème circonscription, Moetai Brotherson. A 47 ans, Moetai Brotherson est marié, père de cinq enfants et même grand-père d’un mootua de 9 mois. Après une enfance passée entre Huahine et Punaauia, et un bac obtenu à 16 ans, l’ingénieur informaticien de formation a travaillé à Paris, à Tokyo en Allemagne et aux Etats-Unis où il était présent à New York lors de l’attentat du 11 septembre 2001. Il est ensuite revenu à Tahiti pour travailler comme consultant. S’il explique n’être pas « né indépendantiste », il affirme avoir « choisi de le devenir très tôt » à 11 ans. Moetai Brotherson date son engagement en politique en 2004, lors du Taui, où il a décidé qu’être « spectateur et critiquer de l’extérieur » était un peu « trop facile ». D’abord conseiller technique en charge du Numérique dans le court premier gouvernement Temaru, il a été nommé chef du service des Postes et Télécommunication jusqu’en 2008. Date à laquelle il est devenu directeur de cabinet d’Anthony Géros pendant quelques mois, avant de le redevenir entre 2011 et 2013. S’il a participé activement à la campagne de Philippe Neuffer lors des législatives de 2012, son premier mandat électif date de 2014 comme conseiller municipal et troisième adjoint au maire de Faa’a. Aujourd’hui président délégué du Tavini, Moetai Brotherson est également à ses heures perdues apiculteur, fan de kayak d’expédition, de navigation traditionnelle, de rugby et de photographie de nuit. Il a publié en 2007 son premier et unique roman, Le roi absent. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2017/05/Brotherson.mp3 Portrait chinois : Si j’étais un animal : Un fafapiti (raie manta). C’est mon « täura » (animal totem), un géant paisible qui parcourt les océans. J’ai une longue histoire avec les fafapiti depuis l’âge de 8 ans. Si j’étais un événement : La grossesse d’une femme enceinte. Porter la vie, la sentir grandir ; en tant qu’homme c’est une chose que j’envie aux femmes, bien que mon épouse me rappelle les nausées, le mal de dos et de jambes… Si j’étais un lieu : Là où se trouvent ceux que j’aime. Quand on a déménagé plusieurs fois, on prend conscience que la géographie importe moins que les relations humaines. J’ai tout de même un faible pour notre maison familiale, sur la plage de Fare à Huahine, d’où l’on peut admirer la femme couchée, un relief de plusieurs montagnes formant une des figures emblématiques de l’île au coucher du soleil. Si j’étais une légende politique : Restons modestes ! Je ne prétends pas être, ni n’aspire à devenir une « légende politique ». Pour autant, j’ai beaucoup d’admiration pour « Tetuna’e », le grand législateur, arii nui de Farepua. Ses préceptes plaçaient un niveau d’exigence supérieur pour les dirigeants qui devaient être exemplaires avant de prétendre demander des efforts au peuple. Et il était aussi « écologiste » bien avant l’heure. Mon livre de chevet : J’en ai deux en ce moment que tout semble opposer. Pehepehe i tau nuna de Henri Hiro, tout petit livre, pour la beauté poétique et la sagesse intemporelles. Et Le capital au XXIe siècle de Thomas Piketty, un pavé de 1 000 pages sur l’économie et ses fondements. Pourtant, tous les deux posent la question de l’Homme face au système. Mon film/ma série immanquable : « Captain fantastic » avec Viggo Mortensen, sur la place de l’utopie dans le monde moderne, et bien sûr « Game of thrones », dont certains passages pourraient faire penser au paysage politique local (lol). Mon mentor : Même s’il y a des hommes et des femmes que j’admire et dont les enseignements ont forgé l’homme que je suis aujourd’hui, mon côté « irréductible indépendantiste » refuse la notion même de mentor. Je préfère m’appuyer sur mon cœur et mon cerveau. Ma devise : “Work hard, play hard”. Parce qu’on peut être sérieux sans se prendre au sérieux ! Ce qui me révolte en politique : Les corrompus et les corrupteurs. Les politiciens professionnels qui se croient aussi éternels qu’indispensables. La raison de votre engagement en politique : Nos enfants, et ma détestation de l’injustice et des inégalités. Ce que vous détestez en politique : La malhonnêteté et les faux-semblants. La valeur qui vous décrit le mieux : L’ouverture d’esprit. La citation qui vous ressemble : Ce n’est pas vraiment une citation mais un extrait d’un poème de Robert Frost. Il dit en substance : « Deux routes divergeaient dans une forêt, et moi j’ai choisi la moins fréquentée des deux. C’est ce qui a fait toute la différence ». Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)