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Moetai Brotherson défend Christian Wang Sang : « il a toutes les compétences requises »

Invité de la rédaction de Radio1 au retour de son voyage à Singapour, le président du Pays a répondu à la polémique allumée par Tahiti Infos au sujet de la situation professionnelle de Christian Wang Sang au ministère des Sports. Le « fils aîné » du président – en fait le fils de son ex-compagne – est accusé de continuer à toucher une rémunération de chef de cabinet alors qu’il est depuis plusieurs mois conseiller technique. Il touche le salaire correspondant et « n’a jamais travaillé pour un autre organisme » assure Moetai Brotherson pour qui la qualification « d’emploi fictif » est « abusive ».

« Aucun problème de probité » autour de Christian Wang Sang. C’est en tout cas la réponse de Moetai Brotherson aux révélations de Tahiti Infos. Voilà une quinzaine de jours, juste avant le début de la visite présidentielle à Singapour, le quotidien écrivait que « le fils aîné du président » du Pays était toujours déclaré – et payé – comme le chef de cabinet de la ministre de la Jeunesse et des Sports. Sauf que depuis août dernier et jusqu’à début mars, comme l’a confirmé Nahema Temarii elle-même, c’est James Pauwels qui a, dans les faits, assumé ces fonctions. Christian Wang Sang, lui, est toujours membre du ministère, mais attaché à l’organisation des épreuves olympiques et à la cellule Tuaro Nui, en tant que conseiller technique. Une fonction qui ne correspondait pas à sa fiche de paie, avait pointé Tahiti Infos, parlant « d’emploi fictif ». Depuis, aucun démenti, aucune réaction du gouvernement ou son président en déplacement à l’étranger vers qui le principal intéressé, Christian Wang Sang renvoyait les demandes de précision.

« Il a un salaire de conseiller technique »

Sur le plateau de Radio1 ce mardi, Moetai Brotherson a voulu « remettre l’église au milieu du village ». D’abord en rappelant que « Christian Wang Sang est le fils de Daniel Wang Sang ». « Moi je suis l’ancien compagnon de sa maman. Je ne suis pas son papa, il en a un, même si je l’aime, je l’adore, a précisé le président du Pays. Ensuite, il a toutes les compétences requises pour occuper le poste pour lequel il a été embauché et pour occuper les différents postes qu’il occupe depuis ». Côté rémunération, le chef du gouvernement dément, en tout cas sur la situation actuelle, un surplus de rémunération indu du membre du ministère. « Il a un salaire de conseiller technique », assure-t-il.

Tahiti Infos notait pourtant que Christian Wang Sang émargeait jusqu’à récemment, et plusieurs mois après son départ du poste, comme chef de cabinet, une fonction plus rémunératrice. Moetai Brotherson ne fait pas de référence directe à une régularisation qui aurait pu avoir lieu entre temps, mais ne dément pas directement les constatations du quotidien sur la différence entre le poste déclaré administrativement et le poste réellement assumé, au moins pendant plusieurs mois. Le président précise seulement que Christian Wang Sang « n’a jamais travaillé pour un autre organisme que le ministère, ce qui est la définition de ce que vos confrères ont abusivement qualifié, unilatéralement, d’emploi fictif ». « Je les invite à reconsulter la définition d’emploi fictif : c’est quelqu’un qui est employé par une entité, et qui travaille dans une autre entité », se défend le chef du gouvernement.

« Pas de commentaire » côté justice

La notion d’emploi fictif n’existe pas, en tant que telle, dans le code pénal, qui lui préfère celles, plus larges, d’abus de biens sociaux pour les entités privées, et de détournement de fonds publics, pour les postes et rémunérations de l’administration ou du gouvernement. La perception indue, et même temporaire, de primes de cabinet, si elle était établie, entrerait-elle dans cette qualification ? C’est à la justice, en l’espèce, de le dire. Interrogée, la semaine dernière, sur l’ouverture d’une procédure pour vérifier la situation de Christian Wang Sang, la procureure de la République Solène Belaouar n’a pas souhaité apporter de réponse ou de commentaires sur le dossier.

Les déplacements de Teua Temaru « ne sont pas payés par le gouvernement » 

Des critiques, cette fois nourries par le camp autonomiste, au travers de différents comptes anonymes désormais bien installés – et bien renseignés – sur les réseaux sociaux, ont aussi visé l’épouse du président du Pays. Teua Temaru, avec qui Moetai Brotherson est marié depuis 2017, accompagnait la délégation à Singapour ces 15 derniers jours. Certains ont noté que la « première dame », déjà très investie dans l’activité politique de son mari à Papeete, était aussi présente à la table des discussions lors de réunions officielles du président dans cette visite à l’étranger. Pourtant, la fille d’Oscar Temaru, qui avait été en 2008 ministre de l’Environnement, sous la présidence de Gaston Flosse, alors revenu au pouvoir grâce à une alliance avec l’UPLD, n’a pas de poste officiel à la présidence.

« Elle occupe un poste important dans ma vie, précise Moetai Brotherson. Quand on est président on ne voit pas sa famille. Depuis que je suis président, j’ai vu douze fois mon dernier fils, la douzième c’était hier. Je n’ai pas l’intention de vivre ça sans voir mon épouse ». Ni le président ni Teua Temaru n’avait fait de mystère de cette collaboration, à l’arrivée à la présidence. « Je vais continuer à aider bénévolement son équipe tant qu’ils auront besoin de moi », précisaitelle alors au micro de La Dépêche de Tahiti. Et si Moetai Brotherson se fait accompagner aujourd’hui dans ses déplacements par son épouse, c’est « à ses frais ». Les déplacements de Teua Temaru ne seraient ainsi « pas payés par le gouvernement » : « ce serait illogique et scandaleux », insiste le chef de l’exécutif. Avant d’ajouter : « Si elle participe à certaines réunions, c’est qu’elle a un cerveau et qu’elle est utile durant ces réunions. »

 

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4 Commentaires

  1. flesblue
    3 avril 2024 à 7h29 — Répondre

    Le problème de Tahiti : l’incompétence de ses politiques hommes et femmes confondus. Autant l’équipe précédente était nulle mais là on a des champions du monde.de nullité. De plus, ils doivent savoir que leur mandat ‘e durera pas plus de 4 ans, donc c’est open bar a tous les étages. Dommage, il y aurait tellement de choses à faire dans ce beau pays.

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