Le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, Paul Watson, a été arrêté au Groenland alors qu’il visait de nouveau un baleinier japonais. Un mandat d’arrêt international avait été émis à la demande du Japon en 2012. En détention provisoire à Nuuk au Groenland, il risque l’extradition vers le Japon où il pourrait être condamné pour cette affaire vieille de 14 ans. Le président du Pays demande « humblement » au Japon « l’abandon des poursuites » contre Paul Watson.
Le président du Pays a posté ce message sur sa page Facebook ce matin, accompagné d’une photo devant son bureau. Dans sa pile de parapheurs, un courrier qui lui « tient particulièrement à cœur ». Il est adressé au Premier ministre du Japon, Fumio Kishida, et demande « l’abandon des poursuites lancées contre le capitaine Paul Watson ». Le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, connu pour ses actions spectaculaires pour protéger les animaux marins, a été arrêté au Groenland dimanche. Les forces de l’ordre agissaient sur mandat d’arrêt international émis à la demande du Japon il y a 12 ans, en raison des activités anti-chasse à la baleine en Antarctique qui auraient causé des dommages et des blessures en 2010. Le militant était en escale à Nuuk, la capitale du Groenland, territoire autonome sous autorité danoise. Il se ravitaillait avant de continuer sa route en direction d’un navire-usine baleinier japonais, le Kangei-Maru. En détention provisoire au Groenland, il risque l’extradition vers le Japon où il pourrait être condamné.
Tout juste de retour du Japon justement où Moetai Brotherson a assisté au sommet du PALM, le président du Pays commence par remercier le Premier ministre pour les « échanges fructueux et constructifs » de leur entretien bilatéral, qui a permis de renforcer les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays. Et il continue en multipliant les marques d’humilité pour « intercéder » en faveur de Paul Watson. « Vous connaissez l’importance de l’océan et de ses ressources pour les peuples du Pacifique. (…) Sans méconnaitre la gravité des charges pesant contre le capitaine Watson, mais vu leur ancienneté et pour d’évidentes raisons humanitaires, je vous serais infiniment reconnaissant de bien vouloir réserver une suite favorable à cette humble requête. »
Les appels à sa libération se multiplient en France et en Polynésie. C’est aussi le représentant et ancien député Tematai Le Gayic qui a fait un post sur sa page Facebook appelant le gouvernement et les parlementaires polynésiens à « appuyer toutes demandes visant à sa libération ».
Mareva Lechat, chef du service de la délégation aux affaires internationales, européennes et du Pacifique, estime qu’on peut être partenaire sans être tout le temps d’accord : et même être sur certains points de vue « complètement en désaccord ». « En effet la politique japonaise de pêche des baleines est à l’opposé de la vision polynésienne et même de notre lien avec l’océan. Chez nous, nous sommes un sanctuaire des requins, les baleines sont protégées. Il y a un choc culturel. Et c’est normal que l’on continue d’affirmer que c’est contraire à nos valeurs. »