ACTUS LOCALESSOCIAL La CSTP-FO refuse de se faire « manipuler » pour le 1er-mai Charlie Réné 2024-04-25 25 Avr 2024 Charlie Réné Le premier syndicat du Pays n’a pas apprécié que le gouvernement fixe d’initiative un programme pour la Fête des travailleurs, comprenant repas et cérémonie commune. Pour Patrick Galenon, le 1er-mai doit rester un moment de revendications, et elles ont déjà été discutées entre grandes centrales : le fonds d’aide aux salariés licenciés, la hausse des salaires et la lutte contre les faux patentés devraient tenir le haut du pavé dans les négociations cette année. Les cartons d’invitation sont arrivés ces derniers jours dans les centrales syndicales. Dépôt de gerbe avec Moetai Brotherson et certains membres du gouvernement à 8h30, sessions d’échange avec les syndicats jusqu’à 12h30, repas partagé entre élus et les partenaires sociaux à la mi-journée, nouveau round de discussion, avec les représentants patronaux cette fois, dans l’après-midi. Un programme millimétré pour le 1er-mai auquel les organisations syndicales sont priées de s’intégrer, en désignant deux représentants chacune, qui prendront part aux échanges et au repas. À la CSTP-FO, l’invitation – qui est arrivée « sans que personne ne vienne voir si on était d’accord sur la formule » – est visiblement mal passée. À la sortie du bureau restreint du syndicat, ce jeudi après-midi, le secrétaire général annonce la couleur : pas question que le gouvernement prenne en main et « manipule » la Fête des travailleurs. « Une forme de déstabilisation » « Ça c’est son organisation, malheureusement nous, avec le bureau restreint, ça n’est pas comme ça que l’on fait, précise Patrick Galenon. Nous on dépose nos gerbes, vers 8h30 ou 9 heures, et on ne veut pas que ça coïncide avec le dépôt de gerbe du gouvernement. Parce qu’on a pas la même façon de voir les choses, et puis c’est une forme de déstabilisation, on essaie de nous disperser… Mais à un moment donné, on va décider avec nos amis des autres centrales syndicales de déposer des revendications ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/04/FO-1ermai-1-galenon-destabilisation.wav Une façon pour le syndicaliste de rappeler que ce 1er mai, même s’il ne donnera lieu cette année qu’à un rassemblement devant la présidence plus qu’à une marche ou une manifestation, reste un moment d’interpellation des autorités. La CSTP-FO, comme les autres centrales, devraient tout de même se rendre à la présidence après les hommages aux travailleurs disparus et à « ceux qui sont morts pour le nucléaire ». Licenciements, salaires et faux-patentés Et justement les cinq centrales représentatives du pays ont déjà tenus trois réunions pour décider de dossiers communs à mettre en avant. « Le premier, c’est le fonds d’aide pour ceux qui ont perdu involontairement leur emploi, comme ce qui se passe à la Somac ou ce qui s’est passé à Interoute, reprend Patrick Galenon. La deuxième revendication elle est simple : ça fait partie du programme du Tavini de baisser les prix. Comme les prix n’ont pas baissé, les travailleurs demandent des augmentations proportionnelles aux prix qui n’ont pas baissé. On doit être aux alentours de 6 ou 7% ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/04/FO-1ermai-2.wav Troisième grand sujet commun, l’emploi local. Mais plutôt que la défense des emplois polynésiens contre la main-d’oeuvre extérieure, c’est sous l’angle de la défense « de l’emploi salarié et des entreprises » que les syndicats veut interpeller. En cause : le manque de contrôle des vrais et faux patentés, auxquels certaines entreprises auraient de plus en plus recours. Ce qui mettrait en difficulté celles qui choisissent de signer des contrats de travail, synonymes de cotisations supplémentaires, de règles du travail plus strictes… et de protection plus importante pour les travailleurs. D’autres thématiques devraient être mises en avant : les réformes de la PSG et de la fiscalité, intrinsèquement liées aux dossiers du pouvoir d’achat et à la protection des salariés, la situation de la fonction publique… Les trois heures à quatre heures de discussions prévues par l’exécutif ne seront pas de trop. Chez A tia i mua, on explique aussi ne pas avoir entièrement adhéré à cette tentative de « programme officiel ». « Mais le créneau de négociation, on le prendra », prévient la secrétaire générale Avaiki Teuiau. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)