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« Moetai n’arrivera pas à nous sortir de là », dit Gaston Flosse

©CP/Radio1

Gaston Flosse a débuté l’année en ramenant sur le devant de la scène la question du renouveau du camp autonomiste. Toujours attaché à l’idée de « pays associé à la France », il estime que la difficulté constitutionnelle est facile à résoudre, mais il n’en fait pas une condition du rassemblement des autonomistes, dont certains ont déjà exprimé leur désaccord sur ce point. Il ne croit ni à la capacité du gouvernement de relancer l’économie, ni à l’éventualité d’une éviction de Moetai Brotherson par sa propre majorité, « sans ça Géros l’aurait déjà fait ».

La nouvelle année a vu Gaston Flosse revenir sur les plateaux de télévision, remettant dans l’actualité la question du rassemblement du camp autonomiste dont la division a beaucoup contribué à la défaite aux territoriales. Impatient ?  Ce rapprochement, qu’Édouard Fritch disait déjà annoncé, sur notre antenne en août dernier, ne semble guère avoir avancé, hormis l’annonce récente de l’accord de principe du Ia Ora te Nunaa de Teva Rohfritsch. Quant à Nicole Sanquer et Nuihau Laurey, ils n’ont toujours pas été appelés par Édouard Fritch, « pour quelle raison, je ne sais pas, on a l’impression qu’ils ne veulent pas », dit Gaston Flosse. De leur côté les fondateurs de A Here ia Porinetia disent qu’ils ne refusent pas la discussion et attendent le coup de fil. « On a des choses à dire sur comment on voit cette plateforme », dit Nicole Sanquer.

« Écrire les statuts c’est facile, se répartir les responsabilités, ça c’est un peu plus difficile »

Tapura et Amuitahiraa doivent d’abord choisir entre alliance et fusion, et ce n’est toujours pas tranché. Gaston Flosse  semble avoir une préférence pour l’option fusion. « Édouard est d’accord, affirme-t-il, à condition que nous, les chefs de parti actuels, ne soient pas présidents de ce nouveau parti. » Mais le président de cette nouvelle formation sera de toute façon issu du Tapura, les deux hommes se sont entendus sur ce point.

Pas d’opposition non plus à ce que le prochain candidat autonomiste aux élections européennes sorte des rangs du Tapura, qui a fait le meilleur score aux dernières élections. Mais il reste plusieurs inconnues : « Écrire les statuts c’est facile, trouver le nom c’est facile, après, se répartir les responsabilités, ça c’est un peu plus difficile. » Le nerf de la guerre aussi est une question, lorsque comme il le dit lui-même les revenus sont uniquement issus des indemnités des représentants à l’assemblée.

Pays associé : parce que la France « piétine notre autonomie »

On a entendu Nuihau Laurey et Teva Rohfritsch évoquer la difficulté que leur pose la place du concept de « souveraineté associée à la France ». « Ce n’est pas une obligation, balaie Gaston Flosse, je pense que c’est l’avenir institutionnel de notre pays, mais ce n’est pas une des conditions » pour créer une nouvelle plateforme, affirme le leader orange. « Moi ça me fait mal au ventre de changer encore de nom, mais il faut savoir si on est là pour jouer son petit jeu personnel ou si on se dit, ce pays est en train de couler », conclut-il.

Pour autant l’idée d’un État associé à la France lui tient toujours à cœur, notamment, dit-il en référence à la crise sanitaire et aux modifications de la dotation globale d’autonomie au fil des ans, parce que la France « piétine notre autonomie ». Il estime qu’un simple amendement à la Constitution, à l’occasion de suffirait à rendre cette association possible.

Dissensions au Tavini : « Je ne crois pas qu’ils aillent jusqu’à casser la baraque »

Quant à Moetai Brotherson, Gaston Flosse n’est pas impressionné : « Je ne pense pas qu’il soit vraiment conscient de la situation de notre pays. Notre économie, elle est foutue, elle est agonisante, si on ne donne pas un bon coup, elle va sauter. »  Le reste du gouvernement non plus ne trouve pas grâce à ses yeux : « Ils (le Tavini, ndr) ont bien vu la mode de la jeunesse. Il faut des jeunes, il faut des jeunes même s’ils sont nuls, mais il faut des jeunes. Et la preuve qu’on voit aujourd’hui, on a un ministre des Finances qui est vraiment un incapable, le ministre de la Santé, celui de l’Agriculture également. Mais ce sont des jeunes, hein ? »  En revanche, malgré les dissensions qui ont pu apparaitre au sein de la majorité à l’assemblée, « je ne crois pas qu’ils aillent jusqu’à casser la baraque.»

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