ACTUS LOCALESFAITS DIVERSSOCIÉTÉ Moins de vols, mais plus de violences au fenua Charlie Réné 2022-02-09 09 Fév 2022 Charlie Réné Le Haut-commissaire a présenté ce mardi, aux côtés des représentants de la justice et des forces de l’ordre, les principaux chiffres de la délinquance en 2021. Des chiffres jugés « satisfaisants », notamment en raison de la baisse sensibles des atteintes aux biens. Pourtant, le trafic de stupéfiants reste un point noir de ce bilan, de même que les violences intra-familiales. C’est un rendez-vous presque traditionnel du début d’année. Réunis au haussariat, les représentants de la justice et des forces de l’ordre ont présenté, autour de Dominique Sorain, les chiffres de la délinquance 2021. Après des statistiques particulièrement basses en 2020, restrictions Covid aidant, celle de l’année passée auraient pu faire un bond. Ça n’est pas le cas, et même si la police et la gendarmerie ont été beaucoup mobilisées sur le contrôle sanitaire – 5 200 PV dressés en un an – « la lutte contre la délinquance donne des résultats satisfaisants », estime le représentant de l’État. « Un territoire où il fait bon vivre mais… » Parmi les motifs de satisfaction, le taux d’élucidation des affaires, largement au-dessus de celui de la métropole (82% conter 65% en matière de violences, 27% contre 14% pour les vols). La taille du pays et un certain « respect des autorités », qui faciliterait les aveux de délinquants, n’y sont pas pour rien. Mais c’est surtout sur la baisse, constante, des atteintes aux biens (3 309 faits contre 3 487 en 2020 et 5 213 en 2019) que le bilan 2021 brille. Les cambriolages et autres vols – à l’exception de ceux des deux-roues – sont en net recul. Pour le procureur général de la Cour d’appel de Papeete, la Polynésie est « globalement un territoire où il fait bon vivre ». « Mais une fois qu’on a dit ça ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, il faut être vigilant parce que ça peut vite déraper », explique Thomas Pison, qui dit travailler, avec les autres maillons de la chaîne répressive sur une accélération de la réponse pénale. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2022/02/DELINQUANCE-1-procureur-general.wav Pas question de « cacher les aspects négatifs » de ce bilan. D’une part le trafic de stupéfiants, malgré les saisies 2021 de drogues (30 000 pieds de paka, et surtout près de 13 kilos d’ice) et d’avoirs criminels (plus de 200 millions de francs), reste « très problématique » au fenua. D’autre part, les « atteintes volontaires à l’intégrité physique » sont en hausse constante (3 449 faits en 2021, contre 2 931 en 2020) et restent, en proportion d’habitants, plus nombreuses qu’en métropole. L’alcool, « mal endémique » Moteurs de cette augmentation, les violences intra-familiales, ciblées comme une priorité lors du dernier Conseil de prévention de la délinquance. Mais il existe plus largement « un sentiment général de montée des violences, reconnait le général Frédéric Saulnier. Elles s’opèrent à la fois dans le cadre familial, mais également sur la sphère publique, avec des rixes qui peuvent générer des évènements dramatiques, et puis parfois à l’endroit des forces de l’ordre ». 33 gendarmes ont été blessés en service l’an passé contre 16 en 2020. « Et tout ceci à chaque fois, s’opère sur fond de stupéfiants ou sur fond d’alcool, reprend le patron de la gendarmerie, un mal endémique que nous retrouvons dans tous les domaines, et notamment la violence routière ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2022/02/DELINQUANCE-2-general-gendarmerie.wav Cette lutte contre les violences doit « mobiliser tout le monde » insiste le haut-commissaire, qui rappelle la mission de prévention du Pays, et qui appelle aussi les mairies à faire leur part. Du côté de la police nationale, on se dit bien décidé à « mettre le paquet ». Sur les bagarres urbaines, parfois « organisées », et qui font désormais l’objet d’une « surveillance renforcée ». Ou sur les quelques cas de provocation envers les autorités, comme en septembre, quand 16 personnes avaient été interpellées aux Hauts de Tira, à Papeete, après des dégradations sur des véhicules de police. « Il n’y a pas de zone de non-droit », répète le commissaire divisionnaire Mario Banner, devenu depuis le 1er janvier « directeur territorial » de la police nationale. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2022/02/DELINQUANCE-3-directeur-territorial.wav Autre priorité mise en avant par le haut-commissaire : la lutte pour la tranquillité publique, et notamment les incidents impliquant des chiens errants, de plus en plus nombreux. Ou encore les violences routières, qui avec 30 décès (62% en deux-roues, et 62% liés à l’alcool et aux stupéfiants) sont en légère augmentation. Si les statistiques officielles les oublient, un autre type d’affaires, pourtant discrètes en nombre, prend beaucoup de temps et de ressources à la justice : les atteintes à la probité. « Et on ne peut pas dire qu’elles baissent » précise le procureur de la République Hervé Leroy. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)