Une cinquantaine de rameurs polynésiens sont en lice aux Mondiaux de marathon va’a, qui ont débuté dimanche à Samoa. Faute de budget suffisant la Fédération polynésienne n’a pas envoyé de délégation officielle. Ce sont donc les clubs qui représentent le fenua, sans démériter. Les Tahitiens peuvent toutefois regretter cette inscription chaotique, puisque Iloha Eychenne et Manutea Millon ont tous deux gagné des titres, mais sous les couleurs de la France et de la Nouvelle-Zélande. Retour sur trois premiers jours d’une compétition qui s’achève jeudi.
Lire aussi : Les clubs en porte-drapeaux du fenua aux Mondiaux marathon de va’a
Trois médailles d’or, une en argent et deux de bronze. C’est le bilan de nos aitos après trois jours de compétition à Samoa, alords que la sélection est cette année amputée de moitié, faute de moyens suffisants.
La dernière médaille en date, en bronze, a été obtenue mardi, grâce à Roland Tere en V1 Masters 40. Un peu plus tôt, une autre médaille était arrivée dans la musette tahitienne, grâce au V6 juniors dames. Les rameuses d’EDT ayant échoué à trente secondes des Néo-Zélandaises, après avoir écopé d’une curieuse pénalité, contestée sans succès par la délégation tahitienne. Mais le niveau affiché par nos jeunes rameuses a tout de même permis d’atténuer la déception de la course en V1 hommes juniors, durant laquelle Temauiarii Tauraa a abandonné après avoir brisé sa pirogue.
Il reste encore quelques opportunités de médailles ce mercredi et demain jeudi.
Le titre pour les cadets et les juniors d’EDT
Lundi, c’est avec du bronze que les Tahitiens avaient débuté leur journée. Représenté par ATN en V6 Masters 50, le fenua en a terminé à six minutes d’Hawaii, vainqueur devant les Américains.
Les V6 ont ensuite laissé la place aux V1 (seniors) sur le plan d’eau, pour une course au peloton très international, avec, outre les nombreux Océaniens, un Brésilien, un Français, un Singapourien, un Américain, un Canadien, un Chilien, ou encore des concurrents venus d’Allemagne, du Pérou ou du Panama.
Une course à l’issue douce-amère pour la Polynésie. Car si notre champion local Manutea Millon s’est imposé, c’est sous les couleurs de la Nouvelle-Zélande. Né au pays du long nuage blanc, le sociétaire de Manihi Va’a a devancé Titouan Puyo, un rameur qui aurait pu lui aussi représenter la Polynésie. Mais bien qu’il soit natif des Australes, ce spécialiste du stand-up paddle est engagé de longue date avec la Nouvelle-Calédonie, où il réside. Comble de la frustration sur cette course de V1, le représentant tahitien, Teanavai Pahuiri (Bora-Bora) a subi une casse sur sa pirogue peu avant l’arrivée, le privant d’un podium potentiel. De quoi créer la polémique dans les rangs tahitiens, furieux contre le matériel fourni par l’organisation.
Mais nos aitos n’ont ensuite pas attendu bien longtemps avant de regoûter à l’or, puisqu’en fin de journée, les cadets d’EDT Va’a ont gagné l’épreuve de V6 de leur catégorie, devant Néo-Zélandais et Samoans.
Iloha Eychenne en or pour la France, les juniors d’EDT Vaa et Mihinoa Paari prennent date
La compétition avait débuté dimanche. Premiers à s’élancer sur le plan d’eau d’Apia, des jeunes de 19 ans ou moins, avec les équipages juniors de V6. Une course synonyme de première médaille d’or pour la Polynésie, avec le large succès des jeunes rameurs d’EDT Vaa, avec près de sept minutes d’avance sur les représentants d’Aotearoa et plus de dix sur les Hawaïens. A noter la belle cinquième place de nos compatriotes Wallisiens et Futuniens.
Dans la foulée, ce sont les femmes qui ont pris la rame, pour la course de V1. Si Iloha Eychenne l’a emporté, la kinésithérapeute originaire de Huahine portait les couleurs de l’équipe de France. La première représentante de la délégation tahitienne, Marguerite Noho Temaiana a manqué le podium pour huit petites secondes, échouant à la quatrième place derrière la pirogue de Fidji. Arrivée moins d’une minute plus tard, Mihinoa Paari, a terminé sixième. A seize ans, l’athlète de Mataiea s’est, du même coup, adjugé la médaille d’or dans la catégorie juniors, avec une marge confortable, de plus de six minutes, sur sa plus proche poursuivante chez les U19. De belles promesses pour l’avenir donc.
La troisième et ultime course du lundi d’ouverture n’a, en revanche, pas sourit aux Polynésiens. Le V6 Masters 40 tahitien, celui d’ATN, a pris la cinquième place d’un parcours dominé par les Néo-Zélandais, devant deux équipages sudaméricains : le Brésil et le Chili. Les Wallisiens ont terminé au pied du podium, tandis que les deux équipes calédoniennes ont abandonné.