Une pétition a été lancée par l’association Moorea Kitesurf, pour tenter de trouver une solution à la problématique d’accès à la plage de Tipaniers. Les kiteurs, qui étaient les dernier à pouvoir s’y rendre librement, se sont vu retirer leur droit d’entrée par l’hôtel éponyme, qui était jusque là l’ultime propriétaire à consentir ce genre de passage.
Lieu de baignade idyllique, prisé par les amateurs d’activités nautiques, vanté par Tahiti Tourisme, la plage publique des Tipaniers a vu ses chemin de traverse se restreindre et des clôtures pousser d’années en année. Le dernier accès libre, celui de l’hôtel éponyme, ne l’est plus depuis avril 2022 : les propriétaires de la structure, et donc du chemin, demandent au touristes un justificatif de réservation au bar ou chez un prestataire du coin, pour traverser la centaine de mètres qui serpente entre les bungalows. Pour les autres, un droit d’accès de 1 500 francs est demandé et un agent de sécurité mène bonne garde.
Jusqu’à octobre, seuls les sportifs de l’association Moorea Kitesurf pouvaient encore y accéder librement. Un droit qui leur a été interdit, comme le regrette son chargé de communication Franck Hémon. « On avait négocié avec leur direction, qui nous avait autorisé la possibilité de passer sous présentation d’une carte de membre de l’association, mais depuis le 1er octobre, c’est terminé. C’est une privatisation qui est en cours, on se bat surtout pour qu’on arrête de fermer toutes les plages de Moorea ».
Avec la perte de son précieux sésame, l’association a donc lancé une pétition, adressée au président, au maire, à la ministre des Sports et au député Moerani Frébault, pour réclamer « un accès public et libre à la plage des Tipaniers », pour « permettre la pratique des sports nautiques » comme stipulé par le PGEM de Moorea, et enfin pour « préserver l’identité culturelle et sociale de Moorea en maintenant l’accès aux plages pour tous ».
La mairie en appelle au Pays
À la mairie, on se dit « informés au compte goutte » des différentes restrictions décidées au fil des ans par l’hôtel. Et on concède se retrouver sans solution. « Là, tout de suite, non. Nous ne pensions pas avoir un tel problème », glisse-t-on. Du côté du Comité du Tourisme, on regrette le manque de concertation avec l’hôtel en question. Lors de la mise en place du droit de passage en 2022, les propriétaires, auraient invoqué la surfréquentation et « l’afflux de vols » explique le Comité. « Nous n’avions eu que peu d’infos, et maintenant nous attendons encore un retour de leur part« , poursuit-on. « Les Tipaniers ne nous ont jamais répondu, leur décision semble ferme, on ne sait pas exactement pourquoi », ajoute Franck Hemon.
La mairie souhaite pouvoir acquérir un terrain en vente, situé non loin de la zone de kite. Ou du moins une partie, pour pouvoir réaliser un chemin d’accès à la plage. Trop cher pour les finances communales. Un appel a donc été lancé au pays, pour que celui-ci fasse valoir son droit de préemption sur la zone : « On espère qu’il prenne position ».