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Moorea projette de traiter l’eau du lac artificiel de Temae

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Le Pays, par le biais de la Délégation pour le développement des communes, va co-financer l’achat d’une parcelle de terre de 3 000m2 à Teavaro. Un terrain sur lequel la commune envisage de construire sa troisième usine de traitement de l’eau qui devrait puiser ses ressources dans la zone de Temae.  

C’est officiel. Le pays cofinance l’achat du terrain qui accueillera la troisième usine d’eau potable de l’île sœur. Ce « concours financier » accordé par le gouvernement local, via la DDC, la délégation pour le développement des communes, vise à soutenir la municipalité dans ses opérations d’adduction en eau potable. Un projet de taille s’inscrivant dans les priorités de la feuille de route de la mandature d’Evans Haumani, le maire de Moorea-Maio, et qui fait surtout partie des obligations réglementaires découlant du code générale des collectivités territoriale. « On est aujourd’hui à 75% de couverture en eau potable. Pour poursuivre et atteindre 100% de potabilité sur l’ensemble de l’île, il nous faut développer des infrastructures pour permettre la production d’eau potable. On a déjà construit deux usines de traitement de l’eau et effectivement, on a un autre projet en cours sur Teavaro », précise Karen Mou, directrice générale des services de la mairie.

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La problématique de l’eau est d’autant plus prononcée à Moorea où la commune dit avoir de plus en plus de mal à répondre au besoin de ses administrés. Elle avait d’ailleurs dû refuser en 2022 les projets – des groupements d’habitations et des hébergements touristiques de six promoteurs en évoquant la problématique de la ressource en eau pour justifier sa position. L’augmentation de la population et du nombre de visiteurs met « une pression considérable sur la ressource », expliquait le président Brotherson lors de son déplacement à Moorea, fin février, à l’occasion du conseil des ministres délocalisé. C’est d’ailleurs ce jour-là que le projet de financement avait été soumis à l’approbation des ministres. « J’ai donné un avis favorable puisque c’est moi qui fait les arbitrages après le traitement de la DDC », précisait encore Moetai Brotherson.

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La mairie, qui avait signé le compromis de vente du terrain il y a quelques mois, devrait finaliser la vente ce vendredi. Un acte qui permettra à la commune d’entamer une nouvelle phase de son projet : la recherche et l’étude des ressources en eau qui seront traitées par l’usine. À l’heure actuelle, c’est vers le lac artificiel du golf de Temae que les regards se tournent. Reste toutefois à savoir quel est le type de traitement qui devra être réalisé pour rendre cette source -rassemblant aujourd’hui les eaux de ruissellement de la montagne – potable. « Jusqu’à aujourd’hui, cette ressource est utilisée par le golf, pour ses besoins en irrigation », explique Puaitemarama Terai, chargée d’opération eau et assainissement pour la commune. Outre les ressources en eau, il reste également à préciser les ressources financières qui permettront les travaux de construction de l’usine, estimés à au moins de 200 millions.