©Epic Te Ito Rau no Moorea
Après une soirée dans le noir, l’île sœur s’est réveillée sans électricité ce mercredi matin. Et sans certitudes sur le retour du courant. Un black-out qui affecte tous les secteurs : la plupart des commerces restent fermés et craignent pour leurs stocks de frais, les établissements touristiques sont perturbés, les pompes à essence ou les distributeurs de billets sont en panne, le réseau téléphonique ne passe pas partout, y compris les appels d’urgence, et certains quartiers sont privés d’eau.
À Moorea, on s’est couché sans courant, mais on espérait en avoir au réveil. Sauf que le black-out généralisé qui a débuté mardi peu avant 18 heures n’a pas été réglé dans la nuit. Et pendant que l’Epic Te ito Rau no Moorea Maiao est en « cellule de crise » avec la commune, qui a activé son plan de sauvegarde, ou les services de l’État, « mobilisés » d’après le Haussariat, l’île semble paralysée ce mercredi.
Onati et la Polynésienne des eaux sur le terrain
« Ce matin, magasins fermés, stations fermées, pas de possibilité de s’appeler de voir si les gens vont bien ou pas, il n’y a pas du réseau partout, liste Tevaiarii, qui habite aux environs de Temae. Les téléphones, on ne peut plus les charger, les appels d’urgence ne fonctionnent pas non plus. Il y en a sur Maharepa qu’ils n’ont plus d’eau… ».
Onati et la Polynésienne des eaux sont en effet touchés par la panne électrique. La compagnie gestionnaire du réseau potable est elle aussi en opération de crise pour les rétablir l’alimentation dans les quartiers touchés au plus vite. La filiale de l’OPT a, elle aussi, dépêché sur place des équipes pour rétablir les réseaux téléphoniques, « fortement perturbés », « dans les meilleurs délais ».
Crainte pour les produits frais
Mais c’est surtout chez les entreprises de l’île qu’on s’inquiète. Si les magasins n’ont pas ouvert, ce n’est pas seulement parce que les terminaux de paiement ne marchent pas, c’est que tout est fait pour conserver le froid dans les frigidaires et congélateurs. Et ainsi éviter de perdre des produits, ce qui semble inévitable si le black-out dure. « Les livraisons n’ont pas pu avoir lieu ce matin, justement parce que c’était du congelé. Les camions vont devoir repartir sur Tahiti avec, reprend Tevaiarii. Moi je travaille dans une école, j’ai mes élèves avec moi, je peux pas appeler leurs parents, je ne peux même pas appeler les urgences si vraiment il y a un problème. Ça va vraiment devenir dramatique ».
Sans surprise, les établissements touristiques sont aussi perturbés, même si certains hôtels disposent des groupes électrogènes propres.
« C’était prévisible »
Et c’est le manque d’information qui agace le plus les usagers : « on sait pas où appeler, on sait pas où avoir les infos », reprend Tevaiarii. L’Epic a bien confirmé la panne sur sa page Facebook mardi soir, mais plus de nouvelles depuis. Il faut dire que les techniciens de l’établissement, qui a pris le contrôle du réseau électrique de l’île sœur en 2023 n’étaient, en milieu de matinée, pas en mesure de dater un retour à la normale. Sur les réseaux sociaux, on insiste sur le fait que cette grande panne était « prévisible ».
« Il suffit de voir le nombre de problème qu’il y a eu ces derniers mois, des variations de tensions qui abîment l’électroménager, des coupures dans des quartiers », s’agace Julien, habitant de Papetoai. « On avait eu des coupures de 5 ou 10 minutes, maximum de trois ou quatre heures, mais une comme ça, c’est la première », ajoute Tevaiarii, qui se plaint au passage, et comme beaucoup d’autres usagers, des difficultés dans la facturation qu’a connu l’Epic depuis son entrée en opération, voilà deux ans.