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Motifs impérieux pour la Polynésie : « Nous ne pouvons pas transiger avec la santé de nos concitoyens », dit Sébastien Lecornu

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Dans une allocution télévisée diffusée ce dimanche soir à Papeete (lundi matin à Paris), sur les chaînes locales, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a défendu la mise en place des motifs impérieux pour tous les déplacements vers et depuis la Polynésie française, pour protéger la Collectivité des variants du Covid-19. 

Jusqu’ici, la Polynésie avait été épargnée des mesures restrictives appliquées aux déplacements en Outre-mer, et qui avaient été mises en place par Paris le 18 janvier. Le motif impérieux, s’il était effectif pour les voyages en Polynésie, prévoyait pour ce seul territoire un motif de reprise économique comprenant notamment le tourisme. Une adaptation locale prise par le haut-commissaire pour éviter des difficultés économiques et sociales supplémentaires pour ce territoire déjà éprouvé par l’effondrement mondial du tourisme en 2020.

Mais vendredi dernier à Paris, le Premier ministre a annoncé la fin de cette exception. « Avec le président Fritch, nous avons décidé d’appliquer également cette mesure (les motifs impérieux, ndlr) pour la Polynésie française, à compter du mercredi 3 février » a déclaré Sébastien Lecornu dans son allocution. « Je sais le sacrifice économique que cela implique pour vous, mais nous ne pouvons pas transiger avec la santé de nos concitoyens », a-t-il insisté, évoquant « un mal nécessaire pour que la Polynésie française soit protégée et qu’elle puisse rouvrir au tourisme le plus rapidement possible ».

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Sébastien Lecornu a également prévenu que si l’un des variants du Covid-19 se répandait en Polynésie, mais aussi dans l’Hexagone et dans plusieurs Outre-mer simultanément, « nous ne pourrions peut-être pas soutenir la Polynésie française comme nous l’avons fait auparavant ». Pour l’heure, près de 300 cas du variant identifié au Royaume-Uni et 40 du variant identifié en Afrique du Sud ont été détectés dans l’Hexagone, selon le bulletin épidémiologique du 28 janvier. En Outre-mer, Mayotte recense 78 cas du variant sud-africain et un cas du variant britannique, d’après les chiffres du 29 janvier.

« La menace est grande pour la Polynésie » a ajouté le ministre, « si l’un des variants venait à être détecté, nous pourrions être confrontés à une explosion des cas et à une embolie complète » du système hospitalier de la collectivité. Lors de son pic épidémique en novembre dernier, la Polynésie affichait un taux d’incidence proche des 1 000 cas pour 100 000 habitants. Si ce taux a chuté à 74 cas pour 100 000 habitants, les autorités sanitaires locales recensent encore 300 nouveaux cas par semaine et même une « tendance à la hausse » aux Îles sous-le-vent, situées à environ 500 km au nord-ouest de Tahiti.

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« L’État continuera à soutenir économiquement la Polynésie française » a assuré Sébastien Lecornu, rappelant le prêt de 28 milliards de Fcfp (234,64 millions d’euros) mis à disposition du gouvernement local, et les 65 milliards de Fcfp (544,7 millions d’euros) en PGE et « décaissement du fonds de solidarité » à destination des entreprises polynésiennes. « Ces mesures seront maintenues en 2021 » a martelé le ministre. Il a également demandé au Haut-commissaire Dominique Sorain « de vérifier que ces mesures sont bien adaptées à la diversité des situations rencontrées par les entreprises » polynésiennes.

Avec Outremers360°

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