Le tribunal administratif examinait ce matin des recours en annulation du premier tour des élections municipales, dans 7 communes polynésiennes : Fakahina, Makemo, Puka Puka, Raivavae, Rurutu, Tumaraa et Ua Huka. La rapporteure publique a demandé le rejet de toutes ces demandes, insuffisamment étayées ou sans réelle incidence sur le scrutin selon elle. La décision est attendue le 23 juin.
Chaque élection apporte son lot de protestations, et celle du 15 mars dernier ne fait pas exception. Plusieurs candidats malheureux ont tenté de faire valoir, ce matin devant le tribunal administratif, leurs griefs contre les listes arrivées en tête du premier tour dans leurs communes et sections de communes. Au total, 20 dossiers concernant Fakahina, Makemo, Puka Puka, Raivavae, Rurutu, Tumaraa et Ua Huka.
Quelle que soit la commune, les raisons sont toujours plus ou moins les mêmes. À commencer par l’utilisation de moyens de la commune, comme les trucks qui amènent les électeurs aux bureaux de vote (par exemple à Tumaraa, où Cyril Tetuanui a produit les factures requises), les repas pour les matahiapo offerts par le maire ou les bulletins de couleur similaire à celle d’une autre liste, par exemple à Ua Huka, comme l’explique Raphael Taiaapu, qui avait recueilli 16,7% des suffrages.
Toute action du maire sortant, voire du gouvernement, dans les mois précédant le scrutin est donc sujet à critique de la part de ses adversaires, comme par exemple à Ua Huka où on s’interroge sur les 27 fare OPH qui auraient été réalisés – « certains ne sont même pas habités, ce sont les souris qui habitent dedans. »
Même type de griefs à Makemo, où la victoire de Félix Tokoragi avec 53,73% des suffrages exprimés est contestée par Lydia Nouveau, qui a réuni 39,95% des voix : utilisation des moyens de la commune, contrats de service civique, distribution de kits OPH, ou encore inscription sur les listes électorales de gens n’ayant pas ou plus d’attaches dans la commune. Pour le tavana, l’écart des voix entre son adversaire et lui rend sa victoire indiscutable : « Si nous avions eu 5 voix d’écart, on pourrait le comprendre, mais là sur une échelle comme la nôtre, 160 voix d’écart, c’est énorme. Donc non, il n’y a pas d’atteinte du tout à la sincérité du vote. »
La rapporteure publique a demandé le rejet de toutes les requêtes, estimant beaucoup d’entre elles insuffisamment étayées par les pièces produites. D’autres griefs ne sont pas de nature à engendrer la confusion chez les électeurs, ou à modifier le résultat final, a-t-elle déclaré. L’une des phrases les plus entendues ce matin : « Aucun élément ne vient corroborer l’existence de manœuvres altérant le scrutin. » Les décisions seront rendues mardi prochain, le 23 juin.