Le conseil des ministres s’est prononcé pour l’organisation du second tour des municipales le 21 juin. L’opposition n’est semble-t-il pas d’accord : dans un communiqué commun, les groupes Tahoeraa et Tavini à l’assemblée estiment que la crise actuelle était de nature à fausser le scrutin. Sans proposer une autre date, ils s’expriment donc pour un report au plus long terme.
Le gouvernement polynésien demande l’organisation du second tour des élections municipales le 21 juin. Le vœu est transmis au premier ministre Édouard Philippe, qui doit valider la date. Mais les partis d’opposition ont tout de même tenu à faire entendre leur désaccord, ce jeudi midi. Le Tavini et le Tahoeraa ne se retrouvent visiblement pas dans le communiqué diffusé hier soir par le Pays, dans lequel la présidence notait que les deux partis souhaitaient que le déconfinement total soit prononcé « préalablement » à la campagne du second tour. La position qu’ils ont exprimé auprès d’Édouard Fritch serait en fait plus ferme : « nous estimons que ces élections doivent être reportées bien au-delà de ce délai, pour des raisons tenant au respect de la vie démocratique ainsi que pour des raisons pratiques », corrigent-il dans un communiqué commun ce jeudi midi.
Sincérité du scrutin et abstention massive
Les deux présidents de groupe, Teura Iriti et Antony Geros, estiment en fait que la crise sanitaire, économique et sociale de ces dernières semaines a de quoi fausser les résultats des élections : « les municipalités tiennent en main, quasiment tous les pouvoirs pour intervenir sur la vie de cette dernière, notamment par la mise en place des aides publiques… », écrivent-ils. Même si la situation ne résulte pas d’une « volonté délibérée », elle aurait de quoi « influer sur la décision des électeurs », et donc remettre en cause la « sincérité du scrutin ».
Le Tavini et le Taohera’a, qui rassemblent à eux deux 17 des 57 sièges de l’assemblée de la Polynésie Française craignent en outre une « abstention massive des électeurs » le 21 juin. « Tant en raison de leur désintérêt actuel, qu’en raison de leur crainte, bien réelle, pour leur santé et celle de leurs proches », précisent-ils, pointant vers des mesures barrières « plus ou moins bien respectées ». Autant de raisons qui poussent l’opposition, donc, à demander un report du second tour « bien au-delà de juin 2020 ».
Annulation des résultats du 1er tour
Détail qui n’est pas abordé dans le communiqué : la loi d’urgence du 23 mars précise bien que le second tour doit être convoqué avant la fin mai, pour un scrutin avant la fin juin. Faute de quoi les résultats du premier tour seront annulés dans toutes les communes où aucune liste n’a obtenu la majorité absolue le 15 mars. Ce qui ne semble pas poser problème au Tavini et au Taohera’a.