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Mur effondré au collège Maco Tevane : l’entrepreneur relaxé

Le 10 décembre 2018, deux élèves du collège de Taunoa avaient été blessés par l’effondrement soudain du pan d’un mur de l’établissement. L’entrepreneur qui avait réalisé l’ouvrage une dizaine d’années auparavant a été relaxé ce mardi. Malgré des défauts de construction mis en lumière par l’enquête, le tribunal a estimé que les normes de l’époque, moins strictes qu’aujourd’hui, ne permettaient pas de le condamner.

Près de six ans après l’effondrement d’une partie du mur du collège Maco Tevane, sur une soixantaine de mètres, l’entrepreneur qui avait réalisé les travaux une dizaine d’années avant les faits était à la barre du tribunal correctionnel ce mardi. L’homme était poursuivi pour des blessures involontaires sur deux jeunes, qui avaient douze ans à l’époque des faits. Le mur s’était effondré alors que ces collégiens l’avaient franchi pour l’un d’eux, contourné pour l’autre, dans l’optique d’aller récupérer un ballon. L’ouvrage était connu des surveillants du collège pour sa vétusté, et il était déconseillé aux élèves de s’en approcher. Si l’un des jeunes s’en était tiré avec des contusions et dermabrasions, le second avait passé une dizaine de jours à l’hôpital, une jambe fracturée. S’en était suivi une longue période de rééducation et la perte de son année scolaire.

L’entrepreneur, qui a appris le métier « sur le tas », avait réalisé de nombreux chantiers dans des structures scolaires, sans qu’aucun incident ne soit à signaler. Sa société a depuis été liquidée. À la barre, il a évoqué plusieurs pistes pour expliquer l’accident, comme une fissure dans l’assise en béton, la corrosion liée à l’air marin, ou encore des racines d’aito. Des théories balayées par le rapport de l’expert. Durant l’enquête, il avait conclut que les travaux réalisés étaient responsables de l’effondrement, en raison d’une absence de liaison entre l’assise en béton et le mur en parpaings. « Une causalité certaine » avec l’effondrement, pour la procureur, qui décrit « un certain amateurisme » dans ce travail. Pointant « la responsabilité pleine et entière » de l’ancien entrepreneur, elle a requis 8 mois avec sursis.

Le prévenu est finalement ressorti du tribunal avec un casier vierge. Alors que la défense n’avait même pas soulevé ce point, les juges ont relevé que les normes en vigueur au moment de la construction du mur n’étaient pas aussi contraignantes qu’à l’époque de l’effondrement. Et ont conclu que « les éléments de l’infraction ne sont pas réunis ». L’homme a donc été relaxé. Les victimes, qui réclamaient entre 500 000 et 100 000 francs de dommages et intérêts, ne toucheront pas un franc.

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