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Nat s’affaiblit, les interdictions restent en place


Malgré la baisse d’intensité de la dépression tropicale, les autorités craignent, vu les cumuls de pluies attendus, des débordements de rivières et des glissements de terrain à Tahiti ou Moorea, classés en vigilance rouge. La houle et le vent devraient aussi être puissants jusqu’à jeudi. L’interdictions de circulation maritime à partir de 13 heures ce mercredi, et de sorties nautiques et montagnardes déjà en place sont donc maintenues. Les établissements scolaires des îles la Société ne rouvriront pas avant vendredi mais aucune restriction formelle de déplacement routier ni aérien ne devrait entrer en vigueur.

Quelques arbres tombés, des coupures d’électricité localisées, trois écoles évacuées « par précaution »… L’approche de Nat n’aurait pour l’instant pas eu, d’après la protection civile, « de conséquences significatives » aux îles Sous-le-Vent. Il faut dire qu’après avoir été requalifiée, hier matin, en « dépression tropicale forte », le phénomène a été de nouveau déclassé en « modéré » dans la soirée de mardi. Nat devrait même devenir une « dépression faible » avant son arrivée sur les Tuamotu, dans la soirée de jeudi. Avant ça, elle soufflera tout de même sur Tahiti et Moorea, îles les plus exposées, avec un passage au plus près des côtes ce mercredi dans la soirée. Les vents, de 80 à 90 kilomètres par heure, avec des rafales atteignant 110 km/h, sont loin d’être inédits, la houle de 4 à 5 mètres, qui « s’amortira à 3 mètres 50 » avant jeudi.

200 litres d’eau par mètre carré

Mais ce sont surtout les pluies que craint le Haut-commissaire Éric Spitz, qui avait de nouveau réuni une cellule de crise avec le Pays ce matin, pour analyser les dernières prévisions de Météo France. L’antenne polynésienne a déjà classé en vigilance rouge – un classement distinct de l’échelle cyclonique – les îles de Tahiti et Moorea. « En raison de ces fortes pluies, les sols sont déjà gorgés d’eau et des cours d’eau ne sont pas loin de déborder,  explique le représentant de l’État. Et si comme on le craint à certains endroits, parce que les pluies sont parfois localisées, on a 200 litres d’eau par mètre carré, voire plus. On a effectivement des risques d’inondation et de débordements voire de glissement de terrain ».

La situation rappelle celle du mois de début décembre, quand les inondations avaient causés des dégâts importants tout autour de Tahiti et notamment à Hitiaa o te ra. Même si Nat approche de Tahiti par l’Ouest et longera l’île par le Sud, les habitants de la côte Est sont encore une fois appelés à une vigilance particulière. Plusieurs communes ont déjà mis en place leur plan de sauvegarde pour faciliter le travail des secours.



Restriction en mer, mais pas à terre ou en l’air

Principe de précaution oblige, les fermetures d’écoles, collèges, lycée, garderie des îles de la Société annoncées hier soir sont maintenues. Les autorités ont même prolongé ces fermetures à la journée de jeudi. La circulation terrestre est aérienne ne fait l’objet d’aucune restriction – même si les autorités appellent à s’en tenir au « strict nécessaire » et que les compagnies pourraient « adapter » leur programme pour mettre leurs avions à temps à l’abri -. Mais le transport maritime sera bien entièrement prohibé, à Tahiti et Moorea, à partir de 13 heures ce mercredi et jusqu’à 13 heures jeudi. « Nous invitons les habitants de Moorea à prendre leurs dispositions puisque le trafic de navette va être stoppé pour 24 heures », complète le directeur de cabinet de Moetai Brotherson. Quant aux activités nautiques et montagnardes, elles sont interdites depuis la nuit dernière et au moins jusqu’à jeudi matin, même si le Conseil des ministres doit encore prendre des arrêtés dans les heures à venir.

Surf : « les contrevenants seront verbalisés »

Cette dernière interdiction concerne aussi le surf, et les patrouilles de muto’i et de gendarmerie sont déjà en cours pour la faire respecter sur les plages comme à l’entrée des vallées. « Les contrevenants seront verbalisés » insiste le général Grégoire Demezon. L’interdiction du surf fait toujours polémique, mais pour Éric Spitz, il s’agit d’empêcher les pratiquants « de se mettre en danger », mais aussi « de mettre en danger les secouristes »

Après son passage au large de Tahiti, Nat se dirigera jeudi vers les Tuamotu, mais devrait être d’ici là déclassée en « dépression tropicale faible ». « Un phénomène moins inquiétant, qui correspond surtout à du mauvais temps », précise le directeur d’antenne de Météo France Philippe Freyssinet.

Encore un mois et demi « minimum » de risque cyclonique

Le spécialiste précise tout de même que le Pacifique oriental est agité par de multiples dépressions naissantes ces temps-ci. « Osai », dépression tropicale qui vient d’être nommée au large des Samoa ne devrait pas a priori concerner le fenua, mais elle est « surveillée de près ». La saison cyclonique, annoncée comme « à risque » depuis de longs mois, n’est pas terminée. « Ça risque de durer encore environ un mois et demi au minimum, reprend le Haut-commissaire. Il y a une importante activité cyclonique au large des Cook, à 1500 kilomètres de la Polynésie française et il pourrait y avoir dans les prochains jours les prochaines semaines, d’autres phénomènes qui se forment et qui nous concernent ».

 

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