Londres (AFP) – A moins de 3 mois des JO, Florent Manaudou a conservé dimanche son invincibilité sur sa distance, le 50 m libre, mais sans être aussi fort qu’il le souhaitait, lors de l’Euro-2016 de natation à Londres.
Dans un bassin qui avait permis aux Bleus d’écrire le plus beau chapitre de leur histoire aux JO en 2012, la France a accroché 9 médailles dont 4 en or avec un collectif de 29 nageurs. Pas de quoi s’emballer pour Rio.
Lui, c’est l’homme fort des Bleus. Depuis 2014, il porte l’équipe de France, et ne revient jamais sans or d’un grand rendez-vous.
Certes ces championnats d’Europe ont été pour la France et nombre d’autres nations, une compétition de travail sur la route des jeux Olympiques de Rio (5-21 août).
Mais Manaudou a tout de même décroché 3 médailles, dont 2 en or. D’abord lundi sur 4×100 m libre, un relais invaincu depuis Londres 2012. Puis 6 jours plus tard, sur 50 m libre, une course qu’il n’a pas vraiment appréciée, avant de retrouver le sourire avec l’argent du 4×100 m 4 nages.
Sur 50 m libre, il s’est imposé en 21 sec 73, un temps bien moyen pour celui qui détient la meilleure performance mondiale de l’année (21.42). L’Ukrainien Andriy Govorov pointe 2e (21.79).
« J’ai voulu nager vite mais ça n’a pas marché. Ce n’est pas une bonne course. Ce qui m’énerve le plus c’est que je me sens bien pendant la course, je me suis peut-être un peu trop regardé nager », a souligné le champion olympique de la distance, sorti de l’eau avec le visage fermé.
Il a même soupiré en croisant le regard de sa soeur, Laure Manaudou, installée sur le plateau de France Télévisions où elle est consultante.
– Instructif –
Le triple champion du monde 2015, qui espérait nager 21.2, a expliqué qu’il avait laissé trop d’influx nerveux lors des 5 jours durant lesquels il a dû patienter avant de replonger.
« Je suis content de ne pas avoir perdu en fait », a glissé le sprinteur, qui au final a trouvé la semaine « instructive » pour ne pas reproduire cette erreur aux JO.
Outre Manaudou, Camille Lacourt a aussi tiré son épingle du jeu cette semaine, avec 2 titres dont celui sur 100 m dos, qu’il devra cependant nager bien plus vite aux JO pour être médaillé.
Yannick Agnel, héros des JO-2012 en chute depuis plus de 2 ans, est encore loin du niveau international mais le champion olympique sur 200 m libre s’est dit prêt à défendre son titre à Rio et a quitté Londres convaincu qu’il pourrait se hisser sur le podium à Rio sur son épreuve en individuel.
Trois Français ont décroché leur première grande médaille, du bronze pour chacun: Charlotte Bonnet (200 m libre), Mehdy Metella (100 m papillon) et Clément Mignon (100 m libre).
Une performance intéressante et significative pour ces jeunes Français, âgés de 20 à 23 ans, et fortement ambitieux pour Rio.
Mais que dire du reste de l’équipe? Sur 29 nageurs présents à Londres, 10 se sont hissés en finale, et 4 n’ont pas passé le cap des séries des courses qu’ils nageront aux Jeux.
« Ce qui s’est passé ici n’est pas le reflet de ce qui se passera à Rio », a assuré l’entraîneur en chef des Bleus, Romain Barnier, « très optimiste » pour Rio.
Les seuls nageurs qui ont performé à Londres sont ceux qui avaient répondu aux critères de sélections exigeants lors des Championnats de France sélectifs pour les JO, avant que la DTN élargisse grandement la sélection pour Rio avec des nageurs qui n’avaient pas le niveau.
© AFP JUSTIN TALLIS
Florent Manaudou, vainqueur du 50 m nage libre des Championnats d’Europe à Londres, le 22 mai 2016