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Natation : Nicolas Vermorel, les vertus d’une pause forcée

 

En rééducation depuis deux ans, la faute à un problème au genou, le nageur de Bora Bora a fait un retour très remarqué à l’occasion des championnats de France en petit bassin. Il a décroché deux titres de champion de France en relais, et une médaille de bronze en individuel. Mieux, il a battu ses temps de références. Il vise désormais une qualification aux Jeux olympiques.

Les championnats de France en petit bassin, de jeudi à dimanche, étaient synonymes de retour dans le grand bain pour Nicolas Vermorel. À Angers, le spécialiste du papillon est sorti de sa chrysalide : on ne l’avait plus revu en compétition depuis les championnats de France, en grand bassin, de 2021.

À l’époque, il est en métropole depuis trois saisons, en pleine bourre : cité comme prétendant à l’équipe de France olympique pour les Jeux de Tokyo, Nicolas décroche l’argent national sur le 100 m papillon. « J’avais bien performé, je n’étais pas loin de la qualification » pour le Japon. Mais quelques mois plus tard, on lui détecte un pépin au genou. « Au début, on ne savait pas ce que c’était. J’ai fait beaucoup d’IRM, de tests », se souvient-t-il. Les médecins concluent alors à « une malformation de la rotule ». Le sociétaire du Cercle des Nageurs de Marseille, « très bien suivi », cherche des solutions, teste « différentes méthodes » et consulte plusieurs médecins. L’opération, « très lourde », est inéluctable. Et suffisamment complexe pour susciter l’intérêt de plusieurs chirurgiens, venus en observer le déroulement.

Discipline et motivation

Débute alors le chemin de la rééducation, qui le mène dans une clinique non-loin de Marseille. « J’en ai aussi profité pour revenir un peu à Papeete voir ma famille », raconte cet ambassadeur d’ATN. Les mois défilent, loin des bassins : « au début on ne se rend pas compte. J’étais en pleine ascension, au niveau des temps, j’étais dans un rêve. Alors on pense que c’est pas grave, qu’avec un coup de kiné et d’osthéo ca sera réglé, mais ça a pris du temps ».

Pour autant, pas question de broyer du noir, quand certains se seraient effondrés, surtout dans un sport aussi exigeant. « J’ai trouvé ça long, mais finalement c’est passé assez vite, car je n’ai jamais vraiment laissé tomber le processus, j’ai toujours été très discipliné et motivé pour revenir », assure-t-il.

On veut bien le croire, puisqu’il est apte à l’entrainement depuis « deux, trois mois » et même tout à fait compétitif, en témoignent ses résultats la semaine dernière à Angers : deux titres nationaux en relais 4×50 m – en nage libre et sur quatre nages, aux côtés notamment de Florent Manaudou – et une médaille de bronze individuelle sur le 50m papillon. Des médailles qui viennent s’ajouter à quatre titre nationaux précédemment obtenus, entre 2017 et 2019, tous en relais avec Marseille.

Nicolas Vermorel, à droite, a terminé 3e du 50m papillon (remporté par le Calédonien Grousset, au centre) et 5e du 100m.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme « un bébé-nageur »

« Je voyais cette compétition comme un bon moyen de me tester, je ne m’attendais pas à des performances incroyables, mais j’attendais de pouvoir refaire des courses et juste m’amuser… Et finalement ça s’est vraiment mieux passé que prévu », sourit l’ancien licencié du Cercle des Nageurs de Polynésie. L’enfant de Bora Bora améliore aussi trois de ses records, sur 50 m et 100m papillon et sur le 100m nage libre. Et ne passe pas loin du pompon sur la première distance, où il manque la qualification aux championnats d’Europe pour 17 centièmes.

Comment expliquer un tel come-back ? « Cette pause m’a apporté quelque chose, répond Nicolas Vermorel. C’est comme si j’étais un bébé nageur. J’ai repris à zéro, avec un nouvel œil sur ma façon de m’entraîner, sur la technique, sur ma façon de voir les choses dans l’eau et j’ai pu gommer des erreurs ». Au delà de ses qualités physiques, ce retour au plus haut niveau national après des mois de rééducation permet aussi à Nicolas Vermorel de forger son mental. « Ca m’a conforté dans le fait que je suis fait pour la natation. Il y a une partie intrinsèque en moi qui est faite pour ça. Je l’ai vu, donc ça me fait du bien mentalement et ça me réconforte. Je me dis que ces deux ans d’arrêt, ce n’était pas pour rien ».

Pas de Jeux du Pacifique

Le Marseillais d’adoption espère désormais capitaliser sur ce renouveau pour atteindre son grand objectif de la saison : une qualification pour les JO de Paris, qu’il tentera de décrocher en juin, aux championnats de France en grand bassin. « J’ai donc décidé de faire l’impasse sur les Jeux du Pacifique pour me concentrer sur la qualification. Car les temps pour les JO sont très compliqués à atteindre et j’ai déjà perdu pas mal de temps d’entraînement », rappelle celui qui se focalise logiquement sur une qualification pour le 100 m papillon. « Il y a aussi le 100 m nage libre, il y a peut-être quelque chose à faire sur le relais. » 

En parallèle, il passe son diplôme d’entraîneur et étudie la comptabilité et la gestion fiscale. « Je suis bien occupé, mais tout match bien », souffle-t-il. Le retour au fenua, « ça sera un peu compliqué pour cette année », mais Nicolas n’oublie pas la sélection tahitienne, qu’il promet de suivre attentivement pendant les Jeux du Pacifique.

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