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Naufrage du bateau-mouche : les explications « surnaturelles » du pilote

Florent Bonnin comparait depuis lundi pour « homicides et blessures involontaires », « excès de vitesse » et « usage de stupéfiants » après le naufrage mortel causé par son bateau-mouche en 2008.

C’est le procès d’un accident rarissime sur la Seine qui s’est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le soir du 13 septembre 2008, un bateau-mouche heurte et fait chavirer une petite embarcation de plaisance, à la hauteur du Pont Notre-Dame, à Paris. Le bilan est lourd : deux morts dont un enfant de six ans. Au premier jour de son procès, le pilote du bateau-mouche, qui comparait pour « homicides et blessures involontaires », « excès de vitesse » et « usage de stupéfiants », a été malmené par la présidente du tribunal.

Pilote de bateau-mouche et fumeur de cannabis. Dès le premier jour, le prévenu a été attaqué sur sa consommation chronique de cannabis depuis une vingtaine d’années : au moins deux joints par jour jusqu’à la veille du drame, ce qui lui a valu un contrôle positif. « Est-ce que cela a pu altérer votre discernement ? », lui demande la présidente. Florent Bonnin, 47 ans, en costume noir, hésite et bafouille avant de finir par répondre : « je ne ressentais plus les effets ». La présidente enchaîne : « et la vitesse de votre bateau… vous alliez trop vite ? Vous n’avez même pas compteur à bord, c’est hallucinant. C’est du ‘pifomètre’ alors ? », ajoute-t-elle. « Un peu », concède le pilote, groggy.

« Mon fils a été tué sur le coup ». Dans la salle, la veuve et les cinq enfants du pilote du petit bateau de plaisance se soutiennent, les yeux embués. Pour le père de la seconde victime, le petit Virgile, âgé de 6 ans au moment de sa mort, les souvenirs de cette soirée dramatique ressurgissent. « Je vois cette masse de fer arriver à fond les gamelles sur nous et nous percuter de plein fouet. Tous les enfants ont été projetés à l’eau », raconte-t-il avant de fondre en larmes. « Mon fils a été tué sur le coup par le choc… car le bateau nous a défoncés. Vous imaginez 60 mètres de ferraille, cela fait plus de 190 tonnes de ferrailles, qui nous ont percutés de plein fouet à une vitesse extrême », se souvient-il avec une émotion toujours aussi vive. « Lui, il a continué tout droit », conclut le père de famille en désignant le pilote du bateau-mouche.

Florent Bonnin pouvait-il éviter la collision ? Il reconnait avoir d’abord aperçu le petit bateau de plaisance au loin, une lumière. Puis, il n’a plus rien vu : ni à l’œil nu, ni avec ses caméras. La présidente conclut : « on est dans le surnaturel ».

>> LIRE AUSSI – Naufrage mortel sur la Seine : un pilote de bateau-mouche jugé

Source : Europe1

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