ACTUS LOCALESPOLITIQUE Naumi Mihuraa : « Arrêtez d’attendre les consignes de Tavana » Charlie Réné 2024-06-30 30 Juin 2024 Charlie Réné Avec un honorable 11% des voix dans la troisième circonscription, la candidate autonomiste dissidente Naumi Mihuraa ne sera pas au second tour. Face aux demandes répétées des responsables du Amui Tatou pour qu’elle appelle à voter pour Pascale Haiti-Flosse plutôt que Mereana Reid-Arbelot, dont elle est proche, elle dénonce le mépris et le silence qu’elle a subis pendant la campagne. Ainsi que les pressions de cadres autonomistes sur les électeurs et sur certains élus. La fille de Lana Tetuanui appelle seulement à voter pour la candidate « la plus apte à représenter notre pays ». « Ha la la… La politique c’est quelque chose ». C’est ainsi que Naumi Mihuraa, qui a vécu ce samedi sa première soirée d’élection sous le feu des projecteurs, débute son coup gueule posté sur Facebook ce dimanche après-midi. La fille de Lana Tetuanui, pas retenue par le Amui Tatou dans cette troisième circonscription promise au Amuitahira’a de Gaston Flosse et donc à son épouse Pascale Haiti, a réuni, sous sa candidature sans étiquette 3 230 voix lors de ce premier tour. Loin d’être suffisant pour se maintenir au second (la barre était à plus de 8 000 voix), mais ces 11% de suffrages attirent les convoitises. Il faut dire qu’avec Mereana Reid-Arbelot à 12 483 voix et Pascale Haiti à 12 006, la circonscription est la plus serrée de ces législatives anticipées. Avant même le scrutin, Naumi Mihuraa qui avait expliqué « avoir un profond respect » pour la candidate Tavini, « amie proche de la famille », mais n’avoir « rien à dire » sur Pascale Haiti-Flosse, avait déjà laissé entendre qu’elle ne donnerait pas, malgré son attachement à l’autonomie et son soutien par le RN, de consigne de vote pour le second tour. Ce qu’elle a confirmé sans détour samedi soir sur les plateaux de télévision, expliquant « respecter assez les électeurs » pour ne pas leur donner d’instructions. « Aujourd’hui vous vous souvenez ? » Mais visiblement, le message n’a pas été compris par tout le monde. Dans son post FB, l’ancienne assistante parlementaire de sa mère à l’assemblée de la Polynésie et au Sénat, aussi passée par le cabinet de la présidence de Tarahoi, l’appareil des orange puis des rouges et de nombreuses campagnes, explique être très sollicitée par des responsables autonomistes ce dimanche. « Depuis ce matin, le même message : ‘Souviens-toi que tu es notre enfant, tu es notre fille à nous !’, écrit-elle. Ah bonnnnn ??!! Aujourd’hui vous vous souvenez ?? Vous venez de retrouver la mémoire ?? » Naumi Mihuraa reproche aux tavana de sa circonscription de ne lui avoir adressé « aucune réponse », quand elle leur proposait de venir présenter son programme, à eux, ou à leur conseil municipal. Elle assure même que certains cadres autonomistes ont mis la pression sur les électeurs pour les diriger vers la candidate officielle du Amui Tatou plutôt que la dissidente ou sur d’autres politiques. « Convocation pour rappel à l’ordre », « mensonges »… La jeune femme explique avoir « pleuré des jours entiers en début de campagne » face à ce « sentiment d’être rejetée sur mes propres terres ». Surtout dans des communes où elle a « tant œuvré » par le passé. Taputapuatea et Taha’a sont particulièrement visées. De même que certains cadres de Punaauia, commune dont elle a accompagné plusieurs élus, dont Patrick Howell et Tuterai Tumahai, dans leur campagne aux Raromatai. En revanche elle adresse des remerciements à ses « parents sur Tumaraa » et au tavana d’Uturoa Matahi Brotherson, qui par son soutien, l’a aidé à réunir « plus de 3 000 voix en 12 jours, 4 meetings sans aucune base ». À ces élus du Tapura et du Amui Tatou, elle conseille donc de ne pas insister pour qu’elle donne de consignes de vote. « Ça risque de vous faire plus de mal que de bien et encore une fois, laissez moi tranquille ». « Si vous attendez mon message pour ce second tour alors le voici : vous êtes des courageux, vous êtes intelligents, vous êtes libres, vous êtes des enfants de ce pays (…) Surtout arrêtez d’attendre comme des suiveurs les consignes de Tavana ou de mea ou les miennes. Choisissez vous-même laquelle des deux est plus apte à représenter notre pays. » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)