Dans une interview à Valeurs actuelles jeudi, Nicolas Sarkozy veut convaincre les électeurs du Front national de voter pour « la droite républicaine ».
Nicolas Sarkozy se livre à quelques confessions estivales dans une interview à Valeurs actuelles à paraître jeudi. Sa dernière grande interview dans cet hebdomadaire très à droite remonte à 2012 entre les deux tours de la présidentielle. De là à considérer qu’aujourd’hui c’est une interview de candidat, il n’y a qu’un pas que Nicolas Sarkozy ne franchit pas.
Mais le patron des Républicains, qui a accordé cet entretien depuis son lieu de vacances au Cap Nègre, dans le Var, avant de partir pour la Corse, pose ses jalons et lance l’opération reconquête de ces électeurs partis au Front national, déçus par son quinquennat.
Un nouvel appel du pied aux électeurs FN. L’ex-président de la République amorce son autocritique – « je ne dirai jamais que tout a été réussi » -, et promet lui-même de « tirer les leçons de ce qui n’a pas bien fonctionné » pendant son quinquennat. En revanche, Nicolas Sarkozy se passe bien de nous faire l’inventaire de ce qui a raté et préfère se projeter en disant que la France ne pourra pas continuer à donner des allocations aux personnes en situation irrégulière. Et surtout, pas question pour lui de culpabiliser les électeurs du FN. Sa méthode à lui, c’est plutôt la calinothérapie. Son crédo : apporter des solutions à leurs angoisses et non pas les mépriser.
Amusant : @NicolasSarkozy voudrait nous faire croire qu’à 60 ans il va commencer une carrière d’homme politique qui tient ses promesses MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 6 Août 2015
Tout ceci a bien sûr un objectif : les attirer pour la primaire de 2016 car Nicolas Sarkozy ne voit pas pourquoi il n’y aurait que des centristes qui viendraient choisir le candidat de la droite, lui mise sur les bataillons bien plus fournis de la droite de la droite d’où cette marque d’attention estivale.
« Le désastre de la politique de François Hollande ». Nicolas Sarkozy décoche au passage quelques flèches à l’encontre du FN, « embourbé dans sa guerre familiale, si loin des préoccupations des Français ». Et aux électeurs qui seraient tentés par le vote FN, il demande « de ne pas poursuivre la politique du pire ». « Voter Front national au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second. C’est aboutir au même résultat que la situation actuelle. Au final, c’est donc le statu quo », met-t-il en garde.
« Quant au PS, personne n’imagine qu’il puisse encore incarner un quelconque espoir pour les Français », ajoute-t-il, en dénonçant à nouveau « le désastre de la politique de François Hollande ».
CP de @jccambadelis – ITW de @NicolasSarkozy à Valeurs actuelles (à paraitre demain): il tombe le masque frontiste > http://t.co/hQ8CJ2AP0z
— Parti socialiste (@partisocialiste) 5 Août 2015
Les deux priorités pour les Républicains. Enfin, concernant les Républicains, l’ancien chef de l’Etat dit s’être fixé deux « priorités » pour l’année à venir : les élections régionales de décembre, pour lesquelles « il y aura dix-sept listes uniques Républicains-centristes ». Sa deuxième priorité, « c’est la rédaction du projet d’alternance. Avec Éric Woerth, chargé du projet, nous commencerons à faire des propositions fortes » (agriculture, économie, code du travail…), affirme Nicolas Sarkozy, qui souhaite également continuer à « donner une dimension internationale au fonctionnement des Républicains » et annonce de prochains déplacements en Grande-Bretagne, en Inde et en Chine.
L’ancien président se dit enfin « convaincu que les avantages de la primaire sont bien supérieurs à ses inconvénients ». « Nous n’aurons qu’un seul candidat pour la présidentielle de 2017 », assure-t-il.