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Niger : pourquoi les pays africains se tournent-ils vers la Russie ?

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Depuis le coup d’État au Niger, le troisième dans un pays de la région Sud Sahel depuis 2020, la France est fortement dénoncée. Une situation dont profite la Russie qui mène sur place une intense propagande. Mais concrètement, pourquoi ce pays dirigé par Vladimir Poutine séduit-il les pays du Sahel ?
« À bas la France », « Vive Poutine ». Un slogan familier désormais dans les manifestations des soutiens aux Putschistes au Niger. Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger est le troisième pays de la région Sud Sahel à connaître un coup d’État depuis 2020. À chaque fois, la présence de la France est dénoncée. Une situation dont profite la Russie, qui mène sur place une intense propagande. Mais pourquoi ce pays séduit-il les pays du Sahel ? Pour l’occasion, Caroline Roussy, directrice de recherche à l’IRIS et spécialiste des questions de sécurité et de défense au Sahel, nous répond.

Décrochage et déphasage avec les pays musulmans
Selon elle, il y a deux éléments à mettre en avant. « C’est la question de valeurs sur laquelle on est en total décrochage et déphasage avec les pays musulmans. Vladimir Poutine apparaît comme un homme fort qui défend des valeurs familiales en contrepoint des valeurs qui sont défendues en Occident, considérées comme décadents », souligne Caroline Roussy au micro d’Europe 1. Autre point à noter sur le plan militaire, la Russie et Wagner apparaissent comme plus performants que les Français et l’opération Barkhane.

« Avant de mener une opération, ils sont obligés de faire des vérifications, de savoir s’il y a des femmes et des enfants afin de ne pas commettre de bévues. Et ça Wagner, ils n’ont pas besoin d’une contre-vérification », assure la spécialiste des questions de sécurité et de défense au Sahel. Pour la directrice de recherche à l’IRIS, les droits de l’Homme ne se sentent pas concernés, surtout quand la menace en face est terroriste. « Et ça plaît car en fait, on fait la guerre. Et ils ont l’impression que nous (la France), on ne fait pas la guerre », conclut-elle.