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Nous gaspillons à cause d’un problème… de traduction

Dans l’Hexagone, chaque consommateur jette entre 20 et 130 kilos d’aliments tous les ans, selon les estimations. © MAX PPP

Beaucoup d’Européens, dont de nombreux Français, confondent « à consommer de préférence avant » avec « consommer jusqu’au ».

La mention « à consommer de préférence avant », que l’on trouve sur les aliments, est dans le collimateur de l’Union européenne. Six pays membres de l’UE, les Pays-Bas, la Suède, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, et le Luxembourg, sont montés lundi au créneau contre le gaspillage alimentaire, en demandant de limiter l’usage de cette mention qui en est en partie la cause.

« Confusion ». « Les consommateurs jettent souvent leurs produits sans nécessité à cause d’une confusion » entre ce délai de « à consommer de préférence avant », au-delà duquel le produit est susceptible de perdre des qualités, notamment gustatives, et la date de péremption, dont le dépassement peut réellement rendre malade, souligne un document présenté lors d’une réunion des ministres européegaetans de l’Agriculture. Et la France est particulièrement concernée.

En France, un problème de traduction… Dans l’Hexagone, chaque consommateur jette entre 20 et 130 kilos d’aliments tous les ans, selon les estimations. Et l’une des raisons est en effet que les Français s’emmêlent souvent les pinceaux entre les mentions « à consommer jusqu’au », qui exprime le délai au-delà duquel la consommation est dangereuse, et « à consommer de préférence avant », qui indique une date après laquelle le produit peut être seulement moins bon.

Selon Olivier Andrault, chargé de mission alimentaire à l’UFC-Que choisir, c’est avant tout un problème de traduction. « En anglais, il n’y a aucune confusion entre deux mentions très différentes. ‘Use by’ représente la date limite et ‘best before’ celle après laquelle le produit est moins bon. En France, les autorités ont malheureusement choisi deux mentions très similaires », regrette ce spécialiste.

…. Et législatif ? Autre problème selon l’association : plusieurs fabricants raccourcissent volontairement la date limite, pour vendre plus. Et ils ont toute la liberté de le faire, puisqu’aucune loi ne les oblige à justifier leur manière d’étiqueter.

Source : Europe1