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Nouveau record de fonte de la banquise en Antarctique

L’étendue de la banquise en Antarctique a atteint en février, en plein été austral, un record de fonte, a confirmé mercredi l’observatoire européen du climat après des données américaines similaires. La glace de mer, qui fond en été et se reconstitue en hiver, a atteint le 16 février « son étendue la plus faible depuis 45 ans que les données satellitaires sont enregistrées ». Les précisions de notre partenaire Europe1.

L’étendue de la banquise en Antarctique a atteint en février, en plein été austral, un record de fonte, a confirmé mercredi l’observatoire européen du climat après des données américaines similaires, laissant se dessiner une intensification de la fonte sur la dernière décennie. La glace de mer, qui fond en été et se reconstitue en hiver, a atteint le 16 février « son étendue la plus faible depuis 45 ans que les données satellitaires sont enregistrées », a déclaré Samantha Burgess, cheffe adjointe de l’observatoire du changement climatique Copernicus (C3S) de l’Union européenne.

Des observations qui confirment celles d’un observatoire américain

« Le minimum de l’étendue quotidienne de la glace de mer en Antarctique a été atteint le 16 février 2023 avec une étendue totale de 2,06 millions de km2 », a précisé le C3S à l’AFP. Ces observations confirment celles de l’observatoire américain de référence, le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), qui a aussi annoncé avoir mesuré une étendue minimum record de la banquise d’Antarctique en février.

Le NSIDC, qui produit ses propres données satellites avec une autre méthode, a annoncé de son côté une étendue minimum de « 1,79 million de kilomètres carrés » atteinte le 21 février, précisant qu’il s’agissait d’un chiffre « préliminaire » à confirmer, d’ores et déjà nettement inférieur au record de février 2022. La fonte de la banquise n’a pas d’impact immédiat sur le niveau de la mer, car elle se forme par congélation de l’eau salée déjà présente dans l’océan.

La calotte glaciaire soumise aux vagues

Mais sa fonte soumet la calotte glaciaire à l’assaut des vagues. Or cette calotte – épais glacier d’eau douce qui recouvre l’Antarctique – est particulièrement surveillée par les scientifiques car elle contient suffisamment d’eau pour provoquer une montée du niveau des océans catastrophiques si elle venait à fondre. Par ailleurs, la banquise blanche réfléchit davantage les rayons du Soleil que l’océan plus sombre, et sa perte accentue ainsi le réchauffement climatique car les rayons sont moins renvoyés vers l’espace. « Les calottes glaciaires polaires sont un indicateur révélateur de la crise climatique et il est important de suivre de près les changements qui s’y produisent », a commenté Samantha Burgess dans un communiqué.

Pour Copernicus, la banquise antarctique, sur l’ensemble du mois de février 2023, était « 34% en-dessous de la moyenne », battant le record mensuel de février 2017, lui-même proche des niveaux atteints en 2018 et 2022. C’est la 8e année d’affilée que cette banquise fond plus que le minimum moyen du mois de février, selon les données du C3S (3,4 millions de kilomètres carrées sur la période 1991-2020).

Cette observation laisse craindre qu’une tendance significative de réduction de la banquise soit en train de se mettre en place pour la première fois au pôle sud, alors qu’elle était relativement stable sur les quatre décennies précédentes malgré de fortes variations annuelles, contrairement au pôle nord où la fonte est très marquée.