Neuf mois après l’adoption à Tarahoi de la délibération fixant le nouveau cadre des licences pour le transport interinsulaire, le gouvernement veut revoir sa copie pour retirer quelques concessions faîtes aux armateurs. Les professionnels sont remontés et ont déjà démarré leur lobbying à l’assemblée auprès des élus des îles éloignées.
Deux ans après l’adoption déjà compliquée du « schéma directeur des transports inter-insulaires » à l’assemblée, le gouvernement avait fait passer en décembre de l’année dernière une délibération fixant le cadre de l’octroi des nouvelles licences de transport maritime. A l’époque, le bras de fer entre les armateurs et le Pays avait été débloqué par l’ancien ministre en charge des Transports interinsulaires, Luc Faatau. Mais aujourd’hui, le nouveau ministre en charge du dossier, Jean-Christophe Bouissou, veut présenter une nouvelle délibération pour renforcer les conditions établies il y a neuf mois.
De sources proches du dossier, on explique aujourd’hui que Luc Faatau a fait un peu trop de concessions aux armateurs. Résultat, la réforme a perdu de sa portée… Concrètement, le gouvernement entend notamment mieux réglementer les arrivées des navires dans les îles (horaires et choix des îles desservies…) mais aussi remplacer l’actuel Comité consultatif de la navigation maritime interinsulaire (CCNMI) par un Observatoire du transport interinsulaire incluant les communes et l’assemblée. Problème, les armateurs estiment qu’il s’agit d’une remise en cause de l’accord trouvé l’année dernière avec le gouvernement.
Prochain arrêt : Tarahoi
Il y a deux semaines, un CCNMI tendu a débouché sur une opposition frontale des professionnels et du Pays sur ce nouveau texte. Et l’avis « favorable » qui en est ressorti n’a été obtenu que grâce à la voix prépondérante du gouvernement, après un vote partagé huit voix contre huit. Depuis, les armateurs font feu de tout bois pour sensibiliser -notamment- les élus des îles éloignées dans l’optique d’un vote de la nouvelle délibération à l’assemblée.
En effet, avec cet avis du CCNMI, le nouveau projet de délibération va maintenant être examiné dans les prochaines semaines en conseil des ministres. Il sera ensuite transmis à l’assemblée pour un vote en séance plénière. Et comme pour tous les récents textes réformant le secteur du transport maritime, les débats s’annoncent houleux à Tarahoi.