ACTUS LOCALESNOUVELLE-CALÉDONIESANTÉ Nouvelle-Calédonie : deux magistrats attaquent la quatorzaine à leur arrivée dans le pays La rédaction 2020-08-18 18 Août 2020 La rédaction Deux magistrats fraîchement arrivés en Nouvelle-Calédonie ont attaqué en référé leur confinement obligatoire de 14 jours dans un hôtel de Nouméa. Les requêtes ont été rejetées mais la procédure peut se poursuivre jusqu’à Paris, précisent les Nouvelles Calédoniennes. La Nouvelle-Calédonie applique depuis le début de la crise un protocole sanitaire très strict à l’entrée sur son territoire. Chaque voyageur est tenu d’effectuer une quatorzaine dans un site dédié – un hôtel de Nouméa, vide puisque aucun touriste ne fréquente le Caillou depuis le mois de mars, a été réquisitionné pour l’occasion -, puis un test de dépistage et une septaine à domicile. Les autorités n’accordent que de rares dispenses, pour les passagers en provenance de Wallis-et-Futuna par exemple, ou pour certains professionnels amenés à intervenir en urgence dans le pays. Mais la procédure, visiblement, ne plait pas à tout le monde. Fin juin, une Calédonienne l’avait déjà attaqué sans succès devant le tribunal administratif. Cette fois, ce sont deux magistrats arrivés le 7 août sur le Caillou, qui ont formé un recours contre leur quatorzaine depuis l’hôtel où ils ont été placés avec leur famille. « Le juge du référé a été saisi de cinq référés-liberté (les deux magistrats et les membres de leurs familles) au motif que l’arrêté du haut-commissariat qui leur impose une quatorzaine à l’hôtel porte atteinte aux libertés fondamentales », écrivent les Nouvelles Calédoniennes. Pour mettre fin à leur confinement, ou être autorisés à l’effectuer à domicile les fonctionnaires nouvellement affectés dans le Pacifique ont, entre autres, dénoncé l’absence de « base légale » pour asseoir la procédure, ou les « conditions de vie » à l’hôtel, « exceptionnellement attentatoires aux libertés individuelles ». Comme le précise le quotidien calédonien, les deux magistrats et leur famille sont logées dans « deux suites de quarante-cinq et soixante-huit mètres carrés avec vue sur le lagon ». Pas de quoi émouvoir les futurs collègues des demandeurs. Le juge des référés a estimé que « l’intérêt public tiré de la protection de la santé publique en Nouvelle-Calédonie (…) justifie cette atteinte jusqu’à ce que le risque sanitaire pour le territoire en raison de l’arrivée de personnes par des vols internationaux soit, sinon éteint, du moins réellement maîtrisé ». Et donc rejeté les requêtes, comme le demandaient d’ailleurs le gouvernement et le Haut-commissariat local. Les deux magistrats peuvent faire appel de cette décision devant le Conseil d’État, « ou bien saisir le juge des libertés et de la détention » précise les Nouvelle Calédoniennes. Leur initiative, en tout cas, n’a pas manqué de faire grincer des dents sur le Caillou. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)