« Instabilité de la région »
Espérée par les États membres plus tôt, cette mission a pour vocation de dresser un état des lieux général du Caillou où les tensions ont conduit au décès de 11 personnes au cours des derniers mois et à la destruction de nombreux commerces, d’écoles et de lieux de culte. « Les événements qui se sont déroulés sont durs, d’une extrême gravité et participent d’une certaine manière à l’instabilité de la région » Pacifique, a regretté M. Mapou. Le président indépendantiste avait refusé d’accepter cette mission avant la réunion du Forum des îles du Pacifique, arguant que « l’État (français) avait décidé de l’organiser sans parler à la Nouvelle-Calédonie« , a-t-il justifié auprès de l’AFP. La France avait accepté le principe de cette mission d’information, mais refusé qu’elle prenne la forme d’une « mission de médiation« .
« C’est une collectivité française et donc c’est la France qui a encore – et c’est sanctuarisé dans les accords de Nouméa – la compétence régalienne des affaires étrangères et de la sécurité sur le territoire de Nouvelle-Calédonie, donc le territoire français« , avait déclaré à l’AFP trois jours plus tôt Véronique Roger-Lacan, ambassadrice de France pour le Pacifique et cheffe de la délégation française au 53e Forum des îles du Pacifique.
Moetai Brotherson en médiateur
Alors que pour Mme Roger-Lacan, la question sous-jacente de l’autodétermination est déjà étudiée au sein des Nations-Unies, M. Mapou estime quant à lui que la question doit aussi être traitée au niveau régional, par les pays membres du Forum, tous indépendants sauf la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.
« Sur aucun des territoires, l’État français ou le gouvernement français ne peut aller à l’encontre du principe d’autodétermination« , a déclaré l’ambassadrice qui a rappelé que « la décolonisation a été actée dans les lois organiques qui créent l’autonomie de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie« . Ces deux collectivités sont ainsi dotées d’Assemblées et de gouvernements propres.
Aux yeux des indépendantistes des deux archipels, qui portent notamment des revendications dans les domaines éducatifs et culturels, la « décolonisation » n’a cependant pas abouti. Le président polynésien Brotherson, a proposé de jouer un rôle de médiateur.
Avec Les Nouvelles Calédoniennes