Le 22e sommet du groupe Fer de Lance mélanésien s’est ouvert mercredi au Vanuatu. Sur place, une délégation du FLNKS, la principale force indépendantiste de Calédonie, a demandé le soutien des États mélanésiens afin de porter une réclamation quant au résultat du référendum d’indépendance du territoire, boycotté par les partisans à l’indépendance. Le point avec notre partenaire Outremers 360°.
Le résultat du 3e référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie et la stratégie de l’axe indopacifique, au cœur des échanges de ce sommet du groupe Fer de Lance. Sur place, des représentants des Salomon, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Vanuatu, des Fidji, et du FLNKS ont débattu de la situation de la Nouvelle-Calédonie, suite au résultat du 3e référendum pour l’indépendance du territoire, remporté par le NON a plus de 97 %, alors que les indépendantistes avaient appelé à l’abstention.
Aujourd’hui, les indépendantistes continuent de contester le résultat du vote, et cherchent à présent le soutien du Fer de Lance mélanésien, afin de porter une réclamation devant la Cour internationale de Justice et pour maintenir la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser auprès de l’ONU.
Au micro de la chaine Calédonia, Victor Tutugoro revient sur les échanges au sujet de l’indépendance du territoire lors du sommet : « Je voudrais préciser que l’action de contestation du FLNKS se porte à deux niveaux. Au niveau international, par la Cour internationale de Justice, ce pour quoi on est venu chercher le soutien des pays frères de la Mélanésie ici, et nous le contestons sur le plan national français aussi, dans nos discussion politiques (…). Effectivement, la résolution de ce soir, même si elle reste à confirmer demain, c’est de dire que le Fer de Lance va s’assurer que la Nouvelle-Calédonie reste sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU, et d’autre part, le 22e sommet du Fer de Lance recommande au pays et donc aux ambassadeurs présents à Nouméa, d’appuyer la requête du FLNKS de pétitionner à l’Assemblée générale, pour que la Cour internationale de Justice soit saisie, parce qu’il n’y a que les États qui peuvent la saisir, et qu’elle dise si le droit du peuple autochtone a été bafoué ou non lors du referendum du 12 décembre 2021 ». Une position qui sera celle des indépendantistes lors de la rencontre organisée à Paris début septembre 2023, dédiée à l’avenir institutionnel du pays.
Autre sujet abordé, celui de la stratégie de l’axe indopacifique promut par la France et d’autres Nations, la zone Pacifique étant identifié comme l’enjeu majeur géostratégique et économiques des prochaines années. Sur ce sujet, les indépendantistes s’inscrivent en faux, et réfutent une volonté politique propre aux pays occidentaux : « Ça a été réaffirmé ce soir, les puissances occidentales ont leurs besoins et leurs nécessités. L’Indopacifique, ce sont leurs intérêts à eux, ce n’est pas celui des pays de la Mélanésie, qui ont leurs propres intérêts, et qui poursuive leur propre stratégie et besoin de développement. Ils ne sont pas tributaires des intérêts des pays occidentaux, et notamment celui de la France ».