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Nouvelle-Calédonie : le gouvernement indépendantiste est tombé

Le gouvernement de Louis Mapou est tombé. ©Archives LNC/Thierry Perron

La menace de la chute du gouvernement planait déjà depuis plusieurs semaines. Elle a pris effet ce mardi 24 décembre, soir du réveillon de Noël. Cette décision est signée du parti Calédonie ensemble, qui a engagé une procédure de démission collective de l’exécutif, qui par conséquent, renverse le gouvernement collégial de Louis Mapou, formé en 2021. Explications de notre partenaire LNC.

Coup de tonnerre ce mardi dans le paysage politique et institutionnel calédonien. Pour ce réveillon de Noël, les Calédoniens ne s’attendaient sûrement pas à un tel cadeau. Les membres du parti Calédonie ensemble ont décidé de tous démissionner de leur liste au gouvernement, dont Jérémie Katijo-Monnier, jusque-là en charge de l’environnement et de la transition écologique.

Déjà lundi soir, il se murmurait que Calédonie ensemble pourrait faire tomber le 17e exécutif, en fin de séance au Congrès. Le groupe a donc finalement attendu le réveillon de Noël pour mettre ses menaces à exécution. Une décision qui, de facto, renverse l’exécutif de Louis Mapou, qui avait été élu premier président kanak et indépendantiste de cette institution, le 8 juillet 2021.

« Bérézina politique »
Dans un courrier signé de Jérémie-Katidjo-Monnier, qui est l’émanation à n’en pas douter des leaders du parti, Calédonie ensemble estime que le gouvernement « s’est transformé, au fil du temps, en une instance indépendante et particulièrement des groupes politiques au Congrès dont il est issu », dénonçant par ailleurs une « bérézina politique » sur le dossier du pacte du nickel subie par Louis Mapou, qui « s’est enfermé dans une tour d’ivoire ». En clair Calédonie ensemble reproche notamment à Louis Mapou d’engager la Nouvelle-Calédonie « sans prendre l’aval du Congrès », notamment à travers la mise en œuvre de son PS2R (plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation), alors même que le parti non-indépendantiste poussait quant à lui pour un plan quinquennal.

Un délai de 15 jours
Toujours est-il, à compter de cette démission collective, le Congrès dispose d’un délai de 15 jours pour faire valider le nombre de membres (de 5 à 11) et la composition (donc l’élection) du futur exécutif. « En conséquence, le bureau du Congrès se réunira dans les meilleurs délais afin de fixer le calendrier du processus électoral », indique ce mardi, sa présidente Veylma Falaeo.

Ce n’est qu’après qu’un président de gouvernement pourra être désigné. Pour mémoire, cette tâche avait pris cinq mois en 2021, alors qu’un bras de fer opposait l’Uni et son candidat Louis Mapou, à l’Union calédonienne qui proposait Samuel Hnepeune pour ce fauteuil.