ACTUS LOCALESNOUVELLE-ZÉLANDE Nouvelle-Calédonie : le référendum aura bien lieu le 12 décembre Charlie Réné 2021-12-07 07 Déc 2021 Charlie Réné En 2018, c'était le Non qui l'avait emporté avec 56.7% des voix, puis avec 53.3% en 2020. Des écarts bien plus faibles que ce qui était prévu par les partisans du maintien dans la France. Le Conseil d’État a rejeté, ce matin, le recours déposé par un collectif de citoyens et d’associations pour reporter le référendum ce dimanche 12 décembre. La consultation se tiendra donc, malgré l’appel au boycott du FLNKS et les craintes de violences qui pèsent sur l’après-scrutin. Seule embûche possible sur la route du vote : un cyclone qui pourrait se former dans la zone d’ici la fin de semaine. Le recours avait été déposé il y a quelques jours par 150 requérants, des électeurs et des associations calédoniennes, dont certaines proches des mouvements pro-Kanaky. « Il ne s’agit pas d’une revendication indépendantiste « , avait pourtant pris soin de préciser leur avocat cité par Les Nouvelles Calédoniennes. Tous demandaient le report du scrutin au 2 octobre 2022. Leur argument : le vote, en période de pandémie, porte « une atteinte manifestement grave et illégale » à une liberté fondamentale, en l’occurrence celle de mener campagne dans des conditions satisfaisantes. « Étrangement, l’argument sanitaire qui a toujours prévalu jusqu’alors semble s’effacer face à la question du référendum », pointait Me Brenghart qui a aussi attiré l’attention du juge des référés sur un manque de visibilité concernant les procurations et les inscriptions dans les bureaux de vote délocalisés. L’avocat, reprenant un argument des indépendantistes, avait aussi appelé au respect des particularités identitaires kanak, et souligné l’incompatibilité de la période de deuil décrétée par le Sénat coutumier. Du côté du ministère de l’Intérieur, on expliquait que le maintien de cette date du 12 décembre, si elle pouvait être critiquable sur le plan politique, « ne pouvait pas l’être sur le plan juridique ». « J’observe que les indépendantistes arrivent à faire campagne pour la non-participation, ce qui prouve bien que cela est possible », a précisé à l’audience, le représentant du ministère de l’Intérieur, cité là encore par Les Nouvelles Calédoniennes. Le Conseil d’État est finalement allé dans le sens du maintien de l’échéance, comme s’en est félicité la présidente de la Province Sud et chef de file des Loyalistes, Sonia Backes. Le FLNKS a quoiqu’il arrive appelé ses militants, et plus largement les partisans du « Oui » à l’indépendance à ne pas se déplacer dans les bureaux de vote ce dimanche. Rien n’indique en revanche que le front indépendantiste prévoit des actions pour empêcher le déroulement du scrutin. Certains, à Nouméa, craignent tout de même des débordements pour le 12 décembre, ou pour l’après-référendum. Une inquiétude visiblement partagée par Paris : d’importantes forces de gendarmerie et de police ont été déployés sur le Caillou de même que des renforts militaires. Le seul obstacle possible, mais pas encore probable, à la tenue de la consultation : une dépression qui se forme actuellement au large de l’Australie, et qui pourrait naviguer vers la Calédonie. Certains modèles météorologiques prévoit déjà une arrivée au plus près des côtes le 12 décembre au soir. Un recours contre des clips de campagne jugés « stigmatisants » Un collectif d’électeurs a lancé un autre recours au Conseil d’État contre les clips de campagne des Voix du Non, qui rassemble différentes formations loyalistes en vue du scrutin du 12 décembre, rapporte notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes. « Nous nous insurgeons contre ces vidéos qui ont pour unique but de mettre en scène une image dégradante et infantilisante des populations océaniennes et notamment kanak », déplore le collectif qui se revendique de « diverses ethnies ». Les dessins animés mettent en scène plusieurs personnages qui expliquent pourquoi il faut voter le 12. « Nous souhaitons exprimer notre indignation face à la manière dont les populations océaniennes sont humiliées et déshonorées au travers de leur expression, leur vulgarité, et leur comportement qui tendent à faire passer les gens de ce pays pour des individus sauvages et ignares », regrette le collectif d’électeurs. Une pétition en ligne demandant le retrait des clips des chaînes publiques a en outre rassemblé un peu plus de 500 signatures. Ses initiateurs dénoncent là encore une « banalisation du racisme », « sous couvert d’un humour paternaliste et condescendant ». Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)