Les indépendantistes du FLNKS ont demandé à l’État l’organisation du troisième et dernier référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie prévu par l’accord de Nouméa (1998), ont-ils annoncé jeudi. Les explications de notre partenaire Outremer 360.
Le Bureau politique (BP) de la coalition indépendantiste a acté jeudi « une démarche unitaire » consistant en l’envoi au Haut-commissaire de la République d’un seul courrier, signé des deux groupes FLNKS au Congrès, l’UNI et l’UC (Union Calédonienne), a indiqué à l’AFP Victor Tutugoro, membre du BP. Ceux-ci, auxquels s’est jointe une élue d’un parti séparatiste minoritaire, représentent 29 élus sur 54.
Depuis la date du 4 avril, soit six mois après le précédent scrutin du 4 octobre 2020, un minimum d’un tiers des élus du Congrès peut demander la tenue du troisième et dernier référendum inscrit dans cet accord, qui organise la décolonisation progressive de la Nouvelle-Calédonie. Alors que des divergences opposaient l’UNI et l’UC sur la date du troisième référendum, un consensus a par ailleurs été trouvé pour qu’il ait lieu en fin de période « en septembre 2022 », a-t-on indiqué de même source.
« Envisager les conséquences du oui et du non »
Redoutant une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022, l’UNI préconisait une organisation du scrutin dès 2021, mais les contextes politique et sanitaire ont remis en cause cette option. L’État dispose d’un délai de 18 mois pour organiser la consultation, qui interviendra après celle du 4 novembre 2018 remportée avec 56,7% par les partisans du maintien dans la France et celle du 4 octobre 2020, qu’ils ont également gagnée mais avec un score plus étroit de 53,3%.
Dans une interview accordée aux Nouvelles Calédoniennes et au Monde, le ministre des Outre-mer a évoqué l’éventualité d’une troisième consultation : « L’État est signataire et partenaire de l’accord de Nouméa » et « tiendra parole en fonction de ce que demandera le Congrès de la Nouvelle-Calédonie ». Le gouvernement a notamment invité les principaux élus calédoniens indépendantistes et non indépendantistes à Paris, fin mai.
« Il nous revient désormais de travailler sur cet exercice bien particulier : envisager les conséquences du oui et du non, ce que jusqu’à présent tout le monde s’était bien gardé de faire », a-t-il déclaré, citant « les implications en matières monétaire, bancaire, sur le nickel, sur le lien avec la République, les questions de citoyenneté, les questions régaliennes… ».
L’État « prend acte » et organisera avant octobre 2022
Dans un communiqué qui vient d’être envoyé à la presse, le gouvernement “prend acte de la demande, par plus d’un tiers des membres du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, de l’organisation de la troisième et dernière consultation électorale prévue par l’accord de Nouméa sur l’accession du territoire à la pleine souveraineté”. “L’Etat (…) organisera ce référendum avant le mois d’octobre 2022. Les préparatifs débuteront prochainement, en association étroite avec le comité des signataires institué par l’accord de Nouméa. (…) Pour déterminer la date de la consultation et engager la campagne référendaire, Sébastien Lecornu rappelle l’importance de partager les enjeux du scrutin, en amont, avec les Calédoniennes et les Calédoniens”.