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Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes gardent la présidence du Congrès

Roch Wamytan, un des chefs de file de l’Union Calédonienne et du FLNKS, a été réélu jeudi président du Congrès. À un peu plus de deux mois d’un référendum sur l’indépendance, l’élu pro-Kanaky a pu profiter du ralliement de trois élus de l’Éveil océanien, jeune parti porté par la communauté wallisienne de Calédonie.

Depuis les élections provinciales de 2018, l’Éveil océanien a pris le rôle de faiseur de roi dans la politique calédonienne. Le tout jeune parti, qui a refusé, dès la campagne électorale, de s’aligner sur la question de l’avenir institutionnel, s’est appuyé sur l’importante communauté wallisienne et futunienne du Caillou pour obtenir plus de 6 000 voix en Province Sud et donc trois élus au Congrès. Bien moins que les 25 sièges cumulés des partis loyalistes, ou des 26 des deux grands groupes indépendantistes liés au FLNKS. Mais assez pour servir de charnière entre les deux blocs.

Ainsi l’Éveil océanien a négocié avec l’Avenir en confiance, principale force bleu-blanc-rouge, pour obtenir des postes influents à la Province Sud ou au gouvernement. Mais avait déjà signifié sa volonté « d’équilibrer » la vie politique calédonienne en votant pour un pro-Kanaky à la tête du Congrès. Son chef de file, Milakulo Tukumuli, a gardé cette ligne ce matin. Il avait même annoncé, la veille que les trois élus de son mouvement, qui s’appuie pourtant sur une base électorale majoritairement opposée à l’indépendance, rejoindraient le groupe « UC – FLNKS et Nationalistes ».

Vers la chute du gouvernement ?

Un tournant avant le référendum du 4 octobre prochain ? Pas nécessairement. L’Éveil océanien, qui se fixait comme objectif prioritaire « d’océaniser les institutions » au lendemain des élections, assure aux Nouvelles Calédonienne que cette alliance ne lui empêchera pas de garder son « autonomie ». Si le parti se dit critique, d’après Outremer 360, des positions « qui se radicalisent » du côté de l’Avenir en confiance, le principal mouvement loyaliste, cet alliance lui permet surtout de briguer des sièges au sein des commission du Congrès et une troisième vice-présidence de l’institution.

Reste que beaucoup s’attendent à d’autres conséquences politiques de ce ralliement. « Fini le ‘ni-ni’ de l’an passé, l’Éveil océanien a tranché. Et s’il va au bout de sa démarche, la logique voudrait que le gouvernement tombe, écrivait ainsi ce matin le rédacteur-en-chef des Nouvelles Calédoniennes, Olivier Poisson. Il n’y a en effet aucune raison pour que les indépendantistes, désormais majoritaires au Congrès, se privent de la possibilité de diriger l’exécutif et de faire tomber Thierry Santa », actuel président loyaliste du gouvernement calédonien.

Toujours d’après le quotidien du Caillou, Roch Wamytan a salué, après son élection, ce « geste fort » d’une « majorité océanienne« . Pour le signataire des accords de Nouméa, l’élection « traduit notre volonté commune d’être la hauteur des enjeux de notre pays, mais également des enjeux de notre région, de la Mélanésie, du Pacifique, en lien avec l’Europe ». La cheffe de file de l’Avenir en confiance, Sonia Backès, avait quant à elle dénoncé, la veille, le ralliement de l’Eveil Océanien au groupe UC-FLNKS. La présidente de la Province Sud, qui avait justement choisi, après tractations, Milakulo Tukumuli comme troisième vice-président de l’institution en 2018, considère que le parti a « trahi tous ces calédoniens d’origine wallisienne, qui sont profondément attachés à la France ».

 

 

 

 

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