Radio1 Tahiti

Nouvelle-Calédonie : L’indépendantiste Roch Wamytan réélu sans surprise à la tête du Congrès

L’indépendantiste Roch Wamytan a été réélu ce mardi à la présidence du Congrès de Nouvelle-Calédonie avec le soutien de l’Eveil Océanien, suscitant les critiques des non-indépendantistes, qui ont dénoncé « un déni de démocratie ».

Roch Wamytan a demandé « aux élus du peuple de se sentir engagés (…) pour réduire les inégalités sociales, relancer l’économie et le pouvoir d’achat de nos concitoyens ». Pour la quatrième fois depuis le début de la mandature (2019-2024), Roch Wamytan, 71 ans – issu des rangs de l’UC-FLNKS (Union Calédonienne) – a été élu avec l’apport des voix de trois élus du parti wallisien l’Éveil Océanien, à même de basculer entre les 27 élus indépendantistes et les 25 élus loyalistes.

Cette formation, émanation de la communauté wallisienne et futunienne de Calédonie, a justifié son vote par une volonté « d’alignement institutionnel du gouvernement et du Congrès » pour mener « des réformes structurelles » en matière de fiscalité, de protection sociale ou de logement.

Les deux groupes indépendantistes du FLNKS (UNI et UC) ont signé la semaine dernière avec l’Éveil Océanien (EO) un « accord de stabilité institutionnelle » jusqu’en 2024 portant également sur un partage de postes et une attribution de moyens humains et matériels. Depuis début 2021, grâce à leur alliance avec l’EO, les indépendantistes président également le gouvernement collégial.

Ce dimanche, deux jours avant le renouvellement annuel du bureau du Congrès, les élus de l’EO ont rejoint le groupe de l’UC-FLNKS et Nationalistes, quittant les rangs des non-inscrits. Ils avaient déjà intégré le groupe UC-FLNKS en 2021, assurant ainsi une majorité indépendantiste pour la présidence du gouvernement collégial. Mais l’EO s’était finalement retiré en avril dernier, après des propos de Daniel Goa, président de l’UC, à l’égard de la communauté wallisienne.

Gil Brial, candidat malheureux des loyalistes, a dénoncé « un déni de démocratie », faisant valoir que lors des élections territoriales de 2019, son camp était majoritaire en nombre de voix mais pas de sièges en raison du mode de scrutin proportionnel. Les deux groupes affiliés au parti présidentiel Renaissance, Les Loyalistes et Calédonie Ensemble, ont salué « l’unité des non indépendantistes » à l’occasion de ce scrutin.

La réélection de Roch Wamytan intervient alors que des discussions avec l’État doivent s’ouvrir pour doter la Nouvelle-Calédonie d’un nouveau statut après trois référendums sur l’indépendance en 2018, 2020 et 2021, remportés par les pro France, et qui ont marqué un terme à l’accord de Nouméa (1998).

Avec Outremers360.