Selon les informations de notre partenaire Outremers360°, confirmées hier soir par l’entourage de l’Élysée, Rémi Bastille, Frédéric Potier et Éric Thiers composeraient la mission qui doit être évoqué par Emmanuel à Nouméa, où le chef de l’État a atterri ce midi. Des profils « plus administratifs que politiques », comme l’avait annoncé Gérald Darmanin.
Des profils « plus administratifs, et non pas politiques » avait évoqué, hier en commission, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, qui se rend aussi en Nouvelle-Calédonie avec le chef de l’État, au même titre que la ministre chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
Parmi les noms qui ont été donné, celui de Rémi Bastille. Ancien conseiller auprès de l’ancienne ministre des Outre-mer, Annick Girardin -il avait entre autres participé à l’organisation des deux premiers référendums-, Rémi Bastille a officié au Haut-commissariat de la Nouvelle-Calédonie, en novembre 2020, en tant que secrétaire général. Il avait notamment été nommé « préfet en charge d’une mission de service public », celle de conduire les travaux sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Par la suite, il avait rejoint le cabinet de Gérald Darmanin, de septembre 2023 à janvier 2024, avant d’être nommé préfet du Doubs.
Frédéric Potier, actuel délégué général à la RATP, fut Conseiller technique Outre-mer auprès de Manuel Valls, alors Premier ministre, de 2014 à 2017. Une période durant laquelle l’ancien Premier ministre avait accordé des prêts aux opérateurs miniers, en difficulté, pour un montant global de plus de 500 millions d’euros. C’était lors des comités des signataires de l’accord de Nouméa, tenus sous le mandat de Manuel Valls. Des réunions qui ont permises à Frédéric Potier de connaître le paysage politiques calédonien, indépendantiste et non indépendantiste.
Nouvelle-Calédonie : « Sur la mission, le président de la République va annoncer sa composition », déclare @GDarmanin, indiquant qu’elle devrait reposer sur des profils « administratifs, et non pas politiques ». #DirectAN #NouvelleCaledonie pic.twitter.com/SnfPmtzgTm
— LCP (@LCP) May 21, 2024
Enfin, Éric Thiers, historien et constitutionnaliste, est l’actuel directeur de cabinet de la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, pour qui il fut également conseiller spécial en charge des questions institutionnelles de 2017 à 2019, avant d’être nommé au Conseil d’État. Éric Thiers a par la suite rejoint l’Élysée en tant que Conseiller institutions auprès du chef de l’État, une fonction qui lui a permis de travailler sur la Nouvelle-Calédonie.
Surtout, il fut, entre 1993 et 2007, administrateur chargé des questions constitutionnelles, électorales et ultra-marines, puis responsable du secrétariat de la commission des Lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République à l’Assemblée nationale. À ce titre, il a été associé à plusieurs révisions constitutionnelles, notamment celles concernant la Nouvelle-Calédonie. Selon l’entourage du chef de l’État, ces trois « personnalités qualifiées » du dossier calédoniens devront « retisser les liens du dialogue », tandis qu’Emmanuel Macron voudrait aller vite sur la conclusion d’un accord global.
Pour rappel, Emmanuel Macron est attendu à Nouméa ce jeudi (dans la nuit de mercredi à jeudi, heure de Paris), où il doit notamment faire des annonces sur la reconstruction de la capitale calédonienne et son agglomération, durement touchée par les émeutes, et rencontrer les partenaires politiques de l’archipel, rencontres à l’issue desquelles il est attendu sur des annonces plus politiques, notamment concernant cette mission et sa composition.
Depuis le début des émeutes à Nouméa, les appels à la mise en place d’une mission de dialogue se multiplient, que ce soit du côté de personnalités politiques locales, de parlementaires nationaux et ultramarins ainsi que de président d’exécutifs en Outre-mer, et jusqu’à la présidente de l’Assemblée nationale. Auparavant, la demande avait été faite par la mission d’information parlementaire sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ou encore, plus tôt dans l’année, par le FLNKS. Le Front indépendantiste demandait en effet une « mission de médiation menée par de haut dignitaires afin de garantir l’impartialité de l’État et d’ouvrir une nouvelle phase de dialogue ».