La SLN a suspendu temporaire l’activité de son centre minier de Poum, à l’extrême Nord du Caillou, suite à des procédures administratives engagées par la province Nord. En cause des questions environnementales, sur lesquelles les autorités doivent enquêter. Les précisions de notre partenaire Outremers 360°.
La stupeur et la surprise générale semblent dominer les réactions des acteurs économiques, miniers et politiques, après l’annonce ce vendredi de la fermeture du site minier de la SLN à Poum. Une demande émanant de la province Nord, notamment en raison de questions environnementales, sur lesquelles le site Nord de la SLN ne serait pas en règle.
Ces dernières années, plusieurs incidents ont émaillé l’activité du site, tels que barge renversées, vidanges sauvages, fuites d’hydrocarbures, sondages illégaux, barges dérivant illégalement, sur les seules 5 dernières années. Des événements qui ont notamment conduit a plusieurs arrêtés environnementaux. La SLN, déjà connue pour une situation financière critique et chronique, semble montrer de plus en plus de signes de difficultés structurelles profondes. Le groupe pourrait envisager un plan social relatif au site du Nord, si l’activité restait bloquée sur la durée.
La décision de fermeture a surpris de nombreux spectateurs, parmi lesquels Henriette Hmae, Maire de Poum, inquiète pour l’avenir de sa commune, s’exprimant au micro de nos partenaires de Caledonia : « Cela impacterai fort la commune, car une perte d’emploi aussi importante ce n’est pas sans conséquence sur la commune, mais aussi notre institution. Parce que depuis plusieurs années nous avons tissé un partenariat avec nos opérateurs miniers, qui nous accompagnent dans le développement et l’aménagement du territoire et de la commune ».
La maire qui a adressé une lettre ouverte au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, demandant à l’institution de se saisir du dossier. Sur la scène politique toujours, Nicolas Metzdorf s’est également exprimé sur le sujet, évoquant sa « stupeur », la « véritable catastrophe économique, sociale et humaine » qui se joue, invitant la SLN à « de montrer irréprochable vis-à-vis de la réglementation industrielle et environnementale », et aux populations de la province Nord de ne pas être « les otages des mauvais rapports entre les deux parties prenantes ».
Le SLN de son côté met en cause la province Nord, qu’elle accuse de vouloir purement et simplement suspendre l’activité, et affirme qu’un plan social est à l’étude, dans le cas où la décision de la province Nord était maintenue, sur le site qui abrite plus de 300 emplois.
Du côté des syndicats, le manque de rigueur est pointé du doigt, en témoigne la réponse de Glenn Delathière, représentant SGTINC, syndicat majoritaire au sein du groupe minier, au micro de Caledonia : « Si aujourd’hui on n’a pas les autorisations c’est qu’à un moment donné on n’était pas dans les règles. Donc déjà, répondre aux règles, de répondre à ce que demande la DIMENC en province Nord (…) Et nous on n’acceptera pas une fermeture ou une mise au chômage au mois de juin, il va falloir qu’on trouve des solutions, mais qu’on trouve des solutions avec tous les acteurs du pays ».