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Nouvelle-Calédonie : le FLNKS refuse la réunion sur l’avenir institutionnel à Paris

Le ministère de l’Intérieur avait annoncé la tenue, en septembre d’une réunion du comité des signataires de l’accord de Nouméa à Paris. Une façon de lancer les discussions sur le nouveau statut de la collectivité après trois référendums remportés par le camp du « non » à l’indépendance et dont le dernier a été contesté par le camp indépendantiste. Les quatre composantes du FLNKS se sont alignées : aucune ne participera. Pour elles, c’est sur le Caillou, que devraient se dérouler ces discussions. Les précision de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

« Les référendums organisés en 2018, 2020 et 2021 ont acté à trois reprises le souhait des Calédoniens de continuer d’écrire leur histoire au sein de la République française, écrivait le ministère de l’Intérieur – et désormais des Outre-mer – ce samedi. Il nous appartient collectivement de respecter ce choix, et d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie pour affirmer son destin commun. Au terme du processus politique défini par l’accord de Nouméa, il convient tout d’abord de réunir le comité des signataires, instance veillant à son application. Cette réunion se tiendra à la rentrée de septembre prochain, à Paris». Ce sera sans les indépendantistes. Si dimanche l’annonce par voie de communiqué de la tenue d’un Comité des signataires, en septembre à Paris, semblait bien accueillie du côté du Rassemblement démocratique océanien (RDO), aujourd’hui, il n’est plus du tout question de se déplacer. « Nous avons fixé les choses entre nous, et c’est maintenant très clair : le FLNKS ne participera pas à un Comité des signataires à Paris », confirme le président du RDO, Aloisio Sako, en charge d’animer le FLNKS depuis une quinzaine de jours.

Plus jamais de Comité

Pour les quatre composantes de la mouvance indépendantiste, le format même d’un Comité n’a plus aucun sens. « Il n’a plus de crédibilité depuis que l’État a décidé de ne pas en tenir compte et d’imposer la date du troisième référendum », tranche Aloisio Sako.

Le FLNKS accueillait d’ailleurs plutôt bien la venue du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, initialement prévue à la fin de mois. « On se disait, chiche, il ose venir, se souvient le président du RDO. Mais voilà, ils ont retiré la copie. » Aloisio Sako s’en montre à peine étonné. Il y voit une nouvelle démonstration de « la méthode Macron » : « il passe toujours en force, observe-t-il. Il le fait pour les gilets jaunes, pour les retraites, il n’hésite pas à le faire pour la Calédonie. »

Les indépendantistes reconnaissent toutefois une cohérence entre le calendrier de l’État et le leur. De leur côté, ils seront prêts à discuter après le 17 septembre, date du congrès du parti. « Nous travaillons par étapes, explique Aloisio Sako. Samedi prochain, nous tiendrons une convention, elle posera les bases de notre travail pour de futures discussions bilatérales avec l’État. Ensuite, nous validerons notre marche à suivre lors de notre congrès. »

S’ils conviennent qu’il faut entamer les discussions, « parler de la sortie », les indépendantistes estiment par ailleurs que c’est ici, sur le Caillou, que les échanges devraient se tenir.

« Il me semble qu’il aurait été bien qu’une délégation de l’État vienne jusqu’ici avant d’organiser un Comité à Paris, souligne le membre du gouvernement, Thierry Santa. Les indépendantistes le disent depuis des mois, ils veulent une discussion en bilatérale, il devrait y avoir une réunion ici avant. »

Les loyalistes de « Ensemble ! » participeront

De son côté, la confédération loyaliste « Ensemble ! » en Nouvelle-Calédonie continue de se féliciter de l’organisation d’un Comité des signataires début septembre. « Nous saluons le fait que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, engage cette démarche de dialogue avec les différents partenaires afin d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française. » En théorie, un Comité des signataires, institué par l’article 6.5 de l’Accord de Nouméa, peut se tenir, même si tous les partis convoqués ne s’y présentent pas. Mais quelle valeur lui accorder alors ? Il en reviendra sûrement à l’État de répondre.

Delphine Bossy pour Les Nouvelles Calédoniennes
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