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Nouvelle-Calédonie : quatre morts dont un gendarme, l’état d’urgence décrété

©B.Gouret/LNC

[Mise à jour mercredi 15 mai 04h30] D’après un bilan actualisé diffusé par le Haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie cette nuit, quatre personnes ont perdu la vie dans les émeutes qui secouent le Caillou depuis plus de trois jours. Trois manifestants, mais aussi un gendarme de 22 ans, touché à la tête par une balle de fusil. « La République ne tremblera pas », « l’ordre public sera rétabli », a martelé Gérald Darmanin depuis Paris. Répondant à un appel d’élus loyaliste, le président de la République Emmanuel Macron a déclaré l’état d’urgence dans l’archipel.

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Sonia Backès demande l’intervention de l’armée

C’est aussi l’avis de Sonia Backès, présidente de la Province Sud et chef de file des Républicains calédoniens. Dans un courrier à Emmanuel Macron, elle décrit Nouméa et ses alentours, où le couvre-feu a été imposé hier, « dévastés par des actes terroristes, organisés par le bras armé du mouvement indépendantiste » et des habitants « organisés en milices citoyennes ». Elle demande à l’État de déclarer l’état d’urgence : « Sans une intervention massive de l’État, nous perdrons le contrôle de la Nouvelle-Calédonie dans les prochaines heures. »  Elle demande aussi l’engagement de l’armée, faisant revenir en mémoire le malheureux précédent de 1988, où l’intervention de l’armée avait abouti au massacre de la grotte d’Ouvéa.

Le député calédonien Nicolas Metzdorf et le sénateur Georges Naturel ont également demandé à Emmanuel Macron de déclarer l’état d’urgence.

De nombreux commerces, notamment des grandes surfaces, ont été pillés ces dernières heures. Des émeutiers armés se dirigent vers le dépôt de gaz de la zone industrielle de Ducos, protégé par la gendarmerie. À l’heure où nous écrivons, les forces de l’ordre sur le terrain comptent un millier de gendarmes et 700 policiers. 47 gendarmes et 14 policiers ont été blessés, et de 180 personnes interpellées. De nouveaux renforts de gendarmerie sont attendus jeudi sur le Caillou. Le haut-commissaire a déclaré qu’il n’hésiterait pas à faire appel à l’armée.

Le FLNKS appelle au calme

De son côté le FLNKS, a publié un communiqué appelant au calme. La « volonté d’une partie de la population d’être entendue (…)  ne saurait justifier la mise en péril de la paix et de tout ce qui a été mis en œuvre et construit pour permettre au vivre ensemble de s’installer durablement dans ce Pays et de sortir du système de la colonisation », écrit le parti indépendantiste qui affirme son soutien « aux chefs d’entreprises et salariés impactés ». Et s’il « condamne » le texte adopté par l’Assemblée nationale, le FNLKS indique vouloir saisir « l’opportunité » offerte par Emmanuel Macron de reprendre le dialogue avant la ratification de la loi constitutionnelle par le Parlement et travailler à un accord global.

Emmanuel Macron a reporté le conseil des ministres et convoqué à l’Élysée un conseil de défense et de sécurité nationale.