ACTUS LOCALESJUSTICENOUVELLE-CALÉDONIE Nouvelle-Calédonie : violences conjugales et promotion pour le nouveau commandant de la gendarmerie La rédaction 2021-08-18 18 Août 2021 La rédaction © Radio 1 Un colonel condamné pour violences conjugales quelques semaines plus tôt a été promu au commandement de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, révèle Médiapart. Éric Steiger est devenu, le 8 juillet dernier, le nouveau commandant de la gendarmerie nationale en Nouvelle-Calédonie dont il était le numéro 2. Moins de deux mois auparavant, le 28 mai, la cour d’appel de Paris l’avait condamné pour violences physiques et psychologiques sur son épouse à 6 000 euros d’amende, beaucoup plus clémente que le tribunal de première instance qui lui avait infligé, en février 2020, six mois de prison avec sursis, pour des faits datant de mai-juin 2018. Une information révélée par Médiapart, et qui choque à plus d’un titre. Les violences contre les femmes ont été déclarées « grande cause » du quinquennat d’Emmanuel Macron ; la Nouvelle-Calédonie est l’un des territoires français les plus touchés par les violences conjugales (19% des femmes y déclarent avoir subi des agressions physiques contre 2,3% en métropole). Et le 1er août dernier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en réaction au meurtre d’une femme dont la plainte avait été (mal) prise par un policier lui-même auteur de violences conjugales, avait annoncé des mesures plus strictes contre les membres des forces de l’ordre dans ce type de cas. Mais le colonel Steiger, dont l’évaluation psychologique durant son procès avait noté « un déficit de contrôle pulsionnel » et « une susceptibilité excessive et un tempérament colérique », est passé entre les gouttes. Le tribunal a accédé à sa demande de ne pas faire figurer cette condamnation sur son casier judiciaire, et le colonel n’aurait fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire. La Direction générale de la gendarmerie nationale a répondu à Mediapart que « l’officier concerné a rendu compte à sa hiérarchie à chaque étape de la procédure » et que la décision définitive « ne faisait pas obstacle à ce que la DGGN nomme n’intéressé sur son poste actuel. » La présidente de la Province Sud, Sonia Backès, a indiqué qu’elle demande « aux plus hautes autorités de l’État » de « renvoyer le colonel Steiger en métropole ». Thierry Santa, l’ancien président du gouvernement calédonien, a lui aussi exprimé son indignation sur sa page Facebook : « Aucun dépositaire de l’autorité publique ne peut continuer à exercer ses fonctions quand il se rend coupable de tels agissements, contraires à l’honneur de son uniforme et aux valeurs de la République. » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)