Le parquet de Papeete a ouvert une nouvelle enquête préliminaire pour « escroquerie » à l’encontre de Sandra Faraire à la suite de plaintes déposées le mois dernier par des investisseurs africains se disant usurpés par l’ancienne gérante du réseau de vente pyramidale Training Sandra Network.
En mai dernier, Radio 1 révélait les accusations de plusieurs ressortissants africains, originaires de Côte d’Ivoire, du Bénin ou encore du Cameroun, affirmant avoir été arnaqués par de fausses promesses de placements financiers de l’ancienne gérante de Training Sandra Network, Sandra Faraire. Depuis, le parquet de Papeete a reçu le mois dernier une plainte provenant de huit personnes en Côte d’Ivoire. Il a donc ouvert une nouvelle enquête préliminaire pour « escroquerie » à l’encontre de la ressortissante polynésienne, Sandra Faraire.
Dans la plainte que Radio 1 a pu consulter, l’ancienne employée de la CPS et ancienne gérante de Training Sandra Network est accusée d’avoir « continué ses arnaques (…) par le biais d’une société fictive THK (Telecom Hong Kong) ». « Sandra Faraire a contacté des Africains, a promis de nous reverser au minimum 10 fois le montant investi grâce au patrimoine chinois vendu et placé en bourse », indiquent les plaignants qui expliquent disposer « des contrats » proposés par Sandra Faiaire et « des échanges » enregistrés sur Internet avec elle.
Rappelons que Sandra Faraire a été condamnée à un an de prison ferme, un an de sursis, cinq millions de Fcfp d’amende et cinq ans d’interdiction de gestion en juin 2017 devant le tribunal correctionnel de Papeete pour l’affaire Training Sandra Network. Elle a fait appel de sa condamnation et sera rejugée le 25 janvier prochain.
Des peines non homologuées et non applicables au fenua
Au palais de justice, on indique que le parquet de Papeete reçoit aujourd’hui de nombreuses plaintes basées sur « des escroqueries aux faux placements, aux faux prêts bancaires, des systèmes de Ponzy ou des ventes pyramidales… ». Problème, l’argent est toujours très difficile à récupérer et les escrocs presque impossibles à identifier lorsqu’ils agissent par Internet.
Toute la difficulté dans cette nouvelle affaire, c’est que les victimes se trouvent à l’étranger et que l’argent qui a disparu n’est vraisemblablement pas accessible en Polynésie. Enfin, autre difficulté procédurale, si une loi de Pays a bien été votée en 2013 pour renforcer l’arsenal répressif contre les réseaux de ventes pyramidales et les ventes dites « à la boule de neige », les peines encourues de 5 ans d’emprisonnement et de 44 millions de Fcfp d’amende n’ont jamais été homologuées. Les nouvelles sanctions ne sont donc toujours pas applicables en Polynésie.