La lagune privée devant une villa que fait construire un Américain sur le motu Terurumi est à nouveau attaquée par les riverains au tribunal administratif. Après avoir échoué à faire annuler le permis de construire, ils demandent encore une fois l’annulation de l’autorisation d’occupation du domaine maritime. Le rapporteur public a conclu au rejet de la requête, et la décision sera rendue le 16 janvier prochain.
Les habitants du motu Terurumi à Bora Bora, où se poursuit la construction de la villa Quintessence et de sa lagune privée creusée dans le motu, reviennent à la charge au tribunal administratif, par le biais d’une requête en annulation de l’autorisation occupation du domaine maritime. Une autorisation qu’ils estiment irrégulière car elle n’aurait pas été accompagnée d’une étude d’impact. Et celle qui a été faite après le début des travaux, disent-ils, est « imprécise » en ce qu’elle ne « fait pas état du caractère définitif de l’atteinte à la lentille d’eau », et ne propose « aucune solution concrète ».
Non, a répondu le rapporteur public, car la délivrance d’une autorisation d’occupation du domaine maritime n’est pas dépendante de la réalisation d’une étude d’impact, et l’autorisation en soi n’est pas la cause des désordres supposés, puisque les travaux avaient été lancés avant même que l’autorisation ne soit délivrée.
Pour la Polynésie française, le dossier de la lentille d’eau a déjà été tranché, les prélèvements ayant certes permis de constater une pollution aux matières fécales, mais sans pouvoir l’imputer au creusement de la lagune.
« Comment est-ce possible que la Polynésie régularise à chaque fois ? » s’est exclamé Me Varrod en faisant référence à la grande souplesse de la justice administrative qui avait permis à la société de construction Bora Yes, à plusieurs reprises, de régulariser son permis de construire. « Vous pourriez réviser votre position », a lancé l’avocat au tribunal.
La décision sera rendue le 16 janvier prochain.