INTERNATIONALMONDE Nucléaire iranien : les diplomates jouent les prolongations Europe1 2015-03-31 31 Mar 2015 Europe1 © AFP PHOTO / JEAN-PIERRE MULLER TOUT COMPRENDRE – Des diplomates iraniens et américains sont prêts à continuer les discussions malgré la date butoir de mardi soir. Le mardi 31 mars à minuit, c’est la date butoir à laquelle les négociateurs iraniens, américains, français, britanniques, russes, chinois et allemands (connus comme le groupe 5+1) devaient s’entendre sur un accord sur le nucléaire iranien. Une décision qui, si elle est prise, devrait considérablement bouleverser l’équilibre géopolitique mondial, levant le ban international sur Téhéran. Mais preuve que le dossier est toujours brûlant, on se dirige vers une nouvelle prolongation des discussions jusqu’à mercredi au moins à Lausanne, en Suisse. La prolongation des discussions est-elle un bon signe ? C’est en tout cas ce que semblent dire les diplomates des différents pays réunis à Lausanne. « Nous avons fait suffisamment de progrès ces derniers jours pour que cela vaille la peine de rester mercredi », dit Marie Harf, porte-parole du département d’Etat, dans un communiqué, ajoutant que « plusieurs points posent encore problème ». L’Allemagne affirme clairement qu’il pourrait être nécessaire d' »arrêter la pendule », selon un membre de la délégation allemande, même s’il « est encore trop tôt pour cela ». Pour le négociateur iranien Hamid Baïdinejad, « il y a encore des questions non résolues. Nous nous concentrons sur ces questions. Des solutions ont été proposées aux parties, elles ont fait leurs commentaires, il y a des échanges », affirme-t-il, estimant que « le processus doit continuer jusqu’à arriver à une solution ». Que reste-t-il à négocier après près d’un an de discussions ? Au centre de ces négociations historiques se trouve le programme nucléaire iranien. Les pays occidentaux sont persuadés que Téhéran cherche à obtenir l’arme atomique, ce que les dirigeants iraniens ont toujours nié. En 2006, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté une série de sanctions économiques contre le régime. Il est aujourd’hui question de les lever en échange d’assurances sur la teneur du programme nucléaire. Si d’énormes progrès ont été effectués pour accorder les positions de l’Iran et celles des six pays occidentaux, des obstacles de taille subsistaient mardi. Site d’Arak, Iran © HAMID FOROUTAN / ISNA / AFP Il s’agit en premier lieu de la durée de l’accord. Les grandes puissances souhaitent un cadre strict de contrôle des activités nucléaires sur au moins 15 ans, mais l’Iran ne veut pas s’engager au-delà de 10 ans. La question de la levée des sanctions de l’ONU est aussi, depuis le début, un gros point de blocage. Les Iraniens voudraient voir tomber dès la conclusion d’un accord ces sanctions économiques et diplomatiques, jugées humiliantes. Or les grandes puissances veulent une levée graduelle de ces mesures. En cas de levée de certaines de ces sanctions, quelques pays du groupe 5+1 veulent pouvoir les réimposer rapidement au cas où l’Iran violerait ses engagements. Peut-on prédire l’issue des négociations ? « L’ambiance est changeante. C’est une lutte difficile pour une solution réaliste qui soit acceptable par les deux parties. Rien ne dit que nous allons réussir », a déclaré un diplomate allemand qui a requis l’anonymat. « On avance, mais c’est compliqué, c’est long, c’est difficile », a déclaré lors d’une courte pause le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Dimanche soir, des négociateurs iranien et britannique se montraient relativement optimistes, jugeant un accord « faisable » et « possible ». Ce compromis, dont on ignore encore la forme qu’il pourrait prendre (déclaration politique, document partiellement publié..) serait une étape historique pour un accord final – avec toutes les annexes que cela comporte -, dont l’échéance a été fixée au 30 juin. Un échec d’ici mardi minuit ne signifierait donc pas automatiquement la fin de toutes discussions, puisqu’il reste cette autre date butoir. Mais tous s’accordent à dire que la situation serait beaucoup plus compliquée et difficile, en raison notamment des contraintes internes aux Etats-Unis et en Iran, où les opposants à un accord seront confortés en cas d’échec des discussions à Lausanne. >> LIRE AUSSI – La saga du nucléaire iranien s’achemine vers son dénouement >> LIRE AUSSI – Uranium, sanctions… ce que contient le dossier du nucléaire iranien >> VIDÉO – Ali Ahani, ambassadeur de l’Iran en France : « nous ne cherchons pas l’arme nucléaire » >> LIRE AUSSI – Nucléaire : un accord d’ici lundi ? « Impossible », juge l’Iran Source : Europe1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)