Pu Mahara, le centre de mémoire des essais nucléaires français en Polynésie, est à présent doté de son conseil scientifique et culturel, composé de 28 personnalités venues de diverses disciplines. Ce conseil a pour mission de mettre au clair le projet culturel, scientifique et éducatif du centre de mémoire. Une fois le contenu déterminé, il faudra s’atteler au contenant : concours d’architecture, appel d’offres, obtention du permis et construction devraient mener à un premier coup de pioche en 2028 et une ouverture en 2030.
Lourde tâche en perspective pour les 28 membres du conseil scientifique , culturel et éducatif du Pu Mahara : ils sont essentiellement les sages-femmes du futur centre de mémoire des essais nucléaires.
Ils étaient réunis ce mardi sur le terrain de 3 400 mètres carrés face au parc Bougainville, don de l’État qui n’était pas représenté mais que Moetai Brotherson a remercié. « Initié par les autonomistes, aujourd’hui porté par les indépendantistes, peu importe », a-t-il déclaré, le projet est « un beau challenge » pour que les Polynésiens, et particulièrement les plus jeunes, puissent « connaître leur passé et se projeter dans l’avenir ». Plus qu’un simple musée, le centre doit être un outil pédagogique, qui pourra aussi avoir ses déclinaisons digitales pour proposer des expériences immersives, mais également pour trouver son public « hors les murs ».
« Tous ont déjà produit un travail ou eu une expérience sur le sujet, et tous résident en Polynésie », dit à propos des membres du conseil Yolande Vernaudon, déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires, dont Moetai Brotherson a salué la « résilience ». Il faut rappeler que ce projet est en gestation depuis 15 ans. En mars dernier, le haut-commissaire avait marqué une certaine impatience, rappelant aussi que l’État se tenait prêt à venir au financement. Le Pays et l’État avaient alors demandé la constitution d’un conseil scientifique pour le pilotage du projet.
C’est donc chose faite. Ses membres ont un an pour élaborer le « document programmatique », c’est-à-dire le projet culturel, scientifique et éducatif du centre de mémoire, et prévoir sa gouvernance sur le long terme.
Ils participent également à la constitution du fonds documentaire en rassemblant tous les documents essentiels à la compréhension du fait nucléaire. Ils parviendront peut-être à donner un nouvel élan à la grande collecte de documents lancée l’an dernier mais qui n’a pas été très fructueuse jusqu’ici.
De la résilience, il en faudra encore, car le Pu Mahara ne verra pas le jour avant 2030 au plus tôt. Après la définition du contenu, le Pays devra s’atteler au contenant : concours d’architecture, consultation d’entreprises, passation des marchés, obtention du permis de construire… le premier coup de pioche est prévu pour 2028, et la livraison en 2030. Mais la version numérique du centre de mémoire pourrait, dit Yolande Vernaudon, voir le jour avant le bâtiment.
Les membres du conseil scientifique, culturel et éducatif
Il est composé de 23 « rédacteurs » : Tamatoa Bambridge, Miriama Bono, Patrick Bouisset, Johann Bouit, Moerava Chiu, Tokai Devatine, René Galzin, Tevaite Guttierrez, Mareva Leu, Roti Make, Renault Meltz, Jean-Yves Meyer, Guillaume Molle, Cécile Moreau, Hinano Murphy, Yolande Pierre-Michel, Florence Poirat, Jean-Marc Regnault, Vahine Rurua, Bruno Saura, Jean-Christophe Shigetomi, Jacques Vernaudon, Patrick Yeung. Et de 5 « modérateurs » : Joël Allain, Éric Conte, Daniel Palacz, Chantal Spitz, Yvette Tommasini. |