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Nucléaire : le Pays va commémorer le premier essai français, mais aussi Hiroshima et Nagasaki

À l’occasion d’une rencontre avec un diplomate japonais, la vice-présidente Eliane Tevahitua a expliqué que le gouvernement envisageait de commémorer, début août, les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. Des cérémonies officielles « dans la foulée » de celle qui marquera le premier essai nucléaire français en Polynésie, le 2 juillet. L’idée serait « d’éveiller la conscience du peuple polynésien sur la réalité du nucléaire ».

Korehito Masuda, chef du bureau consulaire du Japon à Nouméa est en visite en Polynésie. Ce jeudi il était reçu au gouvernement par Eliane Tevahitua, vice-présidente et ministre de la Culture, de l’enseignement supérieur et de l’Environnement. D’après un communiqué diffusé par la présidence, les échanges ont principalement porté sur un double projet de commémorations : celles des bombardements atomiques des villes de Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945. Le gouvernement veut marquer officiellement ces dates dès cette année 2023, au travers de cérémonies en Polynésie. Des évènements qui s’inscriront dans la ligne droite, « dans la foulée » même d’une autre commémoration, celle du « premier des 193 tirs nucléaires perpétrés par l’État dans notre pays, le tir Aldébaran du 2 juillet 1966 » a expliqué Eliane Tevahitua.  Une façon de « dépasser le simple stade de la reconnaissance factuelle » du fait nucléaire – reconnaissance actée de façon « timide », estime la vice-présidente dans les accords de l’Elysée de 2017 – et  « d’éveiller la conscience du peuple polynésien sur la réalité du nucléaire ».

Des origamis pour Hiroshima

Le diplomate japonais aurait, d’après le communiqué de la présidence, « exprimé son émotion et sa reconnaissance à la Polynésie pour ce projet de commémoration » et « félicité » pour cette initiative la vice-présidente qui cherche visiblement à entrer en contact avec la municipalité d’Hiroshima et son Musée mémorial de la Paix. Le gouvernement encourage en outre les communes de Polynésie à adopter, comme l’a fait Faa’a, « une délibération saluant le statut de Hiroshima comme « Ville de la Paix » » et en envoyant, comme l’ont fait plus de 8000 municipalités dans le monde, des grues origami à son mémorial. D’autres questions, comme la coopération dans les secteurs de la culture, de l’enseignement, des partenariat entre musées (avec le Musée d’Hiroshima, notamment), ou établissements de formation ont aussi été évoqué. « Des contacts seront aussi pris avec l’ONG Samourai Japan, le réseau des Centres culturels Japonais disséminés dans le monde » précise le gouvernement.