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Nucléaire : une lettre de Jean Castex fixe le cap de l’après table ronde

Dix jours après la table ronde organisée à Paris, le président du Pays a encore une fois assuré que la démarche Reko Tika avait permis d’avancer vers la « vérité » et vers une meilleure prise en compte des retombées des essais. Citant le relevé de conclusions signé par le premier ministre Jean Castex, il explique que l’État s’apprête à faire droit à plusieurs revendications des associations.

Après un premier compte-rendu d’une partie de la délégation Reko Tika, c’était au tour d’Édouard Fritch, resté discret depuis les discussions du 1er et 2 juillet, de livrer son bilan de la table ronde sur le nucléaire. Un exercice mené en rang serré, aux côtés, notamment, du président du Cesec Eugène Sommers et du président de l’assemblée Gaston Tong Sang, qui n’avait pas pu aller à Paris faute de vaccination contre le Covid. Surtout, le président du Pays avait en main une lettre officielle du Premier ministre Jean Castex (ci-dessous), livrant un relevé de conclusion de la réunion. Et à l’entendre, ce relevé prouve que la délégation qu’il menait n’a « pas perdu son temps à Paris », que « les attentes de tous les Polynésiens ont bien été entendues » et que l’État aurait « changé de posture », voire de « paradigme » sur le dossier du nucléaire.

Jean Castex, dans cette missive reconnait effectivement que les conséquences sanitaires des essais « ne peuvent être niées », et pointe « l’évidente nécessité d’améliorer et de quantifier l’information » sur le sujet. Mais il demande aussi au Pays de participer à « faire reculer certaines idées ou théories dépourvues de fondements scientifiques et qui enferment le débat public ». Avant de lister les engagements sur chaque sujet traités lors de la réunion. « Ceux qui ne croient pas qu’il y a eu des avancées, c’est qu’il ne savent pas lire ou pas écouter », commente le président du Pays.

Du temps pour les indemnisations, un remboursement pour la CPS

Parmi les engagements détaillés par le Premier ministre, un effort de mise à disposition des archives, à l’issue d’un travail de tri auquel sera associé un représentant polynésien. « C’est essentiel si nous voulons connaitre la vérité et si je ne m’abuse c’était l’objectif de Reko Tika et de nos associations » reprend Édouard Fritch. S’ajoutent les efforts en matière de connaissance des impacts des essais, avec un élargissement de l’étude Sépia-Santé à tous les travailleurs du CEP, ou la constitution d’une équipe – et pas de « deux nouvelles antennes aux Gambier et à Papeete », comme cela avait été évoqué – pour offrir aux victimes un meilleur accès aux indemnisations. Le Civen disposera donc bien de « nouveaux moyens », et surtout plus de temps : la lettre confirme un report de trois ans de la date limite de dépôt des demandes d’indemnisation. « C’était aussi demandé par les associations », pointe-t-on du côté du Pays. Quant au remboursement de la CPS, un des points centraux des négociations pour les partenaires sociaux, il est accepté dans son principe, comme, d’ailleurs celui d’une compensation financière pour l’utilisation de Moruroa et Fangataufa, qui resteront sous contrôle militaire. Mais « il faudra se mettre d’accord sur les chiffres », prévient le président du Pays qui parle, pour ce qui est de la CPS, d’estimations allant de « 15 à 75 milliards ». La caisse et le Cesec retiennent eux le chiffre de 80 milliards de francs.

Beaucoup d’autres sujets sont renvoyés à des travaux futurs, notamment sur les conséquences économiques et sociales, l’accompagnement de l’État sur la prise en charge des cancers ou les mécanismes d’indemnisation pour les victimes n’ayant pas travaillé au CEP. Que valent ces engagements, à moins d’un an de législatives et d’une présidentielle ? Édouard Fritch veut croire à une signature formelle sur des engagements dans un avenir proche. Mais compte surtout sur des annonces lors de la visite d’Emmanuel macron fin juillet. « Jean Castex ne peut pas s’engager sur ce que le président va dire », relève Gaston Tong Sang.

Relevé de conclusions du Premier ministre sur la « Table Ronde de Haut Niveau » :

 

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