Hier la Caisse de Prévoyance Sociale annonçait en conférence de presse 8 000 arrêts maladie délivrés sur 17 jours, dont 3 000 en une journée et demie. Soixante-dix pour cent d’entre eux sont attribués au Covid. Jeudi matin Nuihau Laurey appelait sur Radio1, en réponse à la situation d’endettement de la CPS, à une réduction « drastique » des dépenses publiques, pour amoindrir le coût qui sera, d’après lui, inévitablement payé au travers de nouveaux impôts .
La Caisse de Prévoyance sociale, déjà en situation d’endettement avant le début de la crise Covid, a contracté en 2020 un premier emprunts de 9,6 et devra encore emprunter 7,4 milliards de francs en 2021. Ces derniers jours la dégringolade de la situation sanitaire va venir alourdir le bilan de la caisse : selon son directeur Vincent Fabre, « plus de 8 000 arrêts maladie ont été enregistrés entre le 1er et 17 août », contre 4 000 par mois en temps normal. Cela représente une augmentation de 300% des dépenses de la CPS, soit 94 millions de francs en 15 jours, dont la compensation pourrait venir d’une « fiscalité adaptée ».
Jeudi matin Nuihau Laurey au micro de Radio1 reprochait au gouvernement d’avoir un message contradictoire à ce sujet. « Est-ce qu’on dit à la population ‘on emprunte et puis on verra plus tard’? On a un président qui va nous dire ‘je ne vais pas augmenter les impôts’ et puis un matin on va se réveiller avec de nouvelles taxes. » Pourtant en mai dernier, Jean-François Benhamza, le président du conseil d’administration de la CPS était d’avis qu’il fallait « trouver d’autres solutions » et notamment « limiter les dépenses au maximum ». Dans la même logique, comme il le fait depuis plusieurs mois, Nuihau Laurey a rappelé la proposition de réduire les dépenses publiques qui représentent selon lui « 47 milliards de francs rien qu’en masse salariale, soit la moitié des impôts payés par les Polynésiens ». Cela passerait par le « non remplacement de départs à la retraite » et par la diminution du nombre de représentants à l’assemblée qui passerait de « 57 représentants coûtant 2,4 milliards à la collectivité, à une trentaine, quarantaine de représentants », explique-t-il.