Six contrôleurs des lieux de privation de liberté se sont présentés à l’improviste à l’entrée du centre pénitentiaire de Polynésie française en décembre 2012. Leur rapport sur cette visite vient d’être mis en ligne de même que les dernières statistiques des personnes écrouées et détenues en France. Nuutania conserve son titre peu glorieux de « pire » prison de la république avec une surpopulation carcérale de 372,2%.
Depuis 2007, il existe un Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Dans ce cadre, le centre de détention de Polynésie française a été visité en décembre 2012. Le rapport de cette visite menée à l’improviste par six contrôleurs vient d’être mis en ligne. Les conclusions confirment notamment une surpopulation de l’établissement avec un espace disponible de 2,59 mètres carrés par personne (sans déduire la surface du mobilier) et une hygiène douteuse. « La dégradation du revêtement des douches favorise le surdéveloppement d’une moisissure qui les rend malsaines, voire préjudiciables à la santé de leurs utilisateurs ». S’ajoutent des problèmes de température dans les cellules, d’intimité dans les parloirs, etc.
Le rapport a été envoyé à Christiane Taubira, ministre de la Justice en février 2015. Dans un courrier daté du 10 avril, elle répond notamment que « pour résoudre la problématique de la sur-occupation, des travaux de construction d’un nouveau centre de détention hommes à Papeari ont démarré en juillet » ou bien que « l’intégralité des cellules de l’établissement est entièrement rénové et carrelé ». En attendant, selon le document de statistique mensuelle des personnes écrouées et détenues en France, daté du 1er avril, une surpopulation de 372,2% a été enregistrée à Nuutania dans le quartier « maison d’arrêt », la pire de France, avec 201 détenus pour 54 places. Le quartier « centre de détention » compte 231 détenus pour 111 places, soit une surpopulation de 208,1%. Quatre mineurs sont détenus pour 2 places et 16 femmes pour 14 places.