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Nuutania : les recours qui dérangent l’État

Nuutania : les recours qui dérangent l'État © Jérémy DUBOIS

Difficile de faire valoir ses droits lorsque l’on est détenu. L’association Tamarii Nuutania en fait actuellement l’amère expérience.

C’est notoire, les conditions de détention à Nuutania sont jugées contraires à la dignité humaine.

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Une dignité à laquelle chaque détenu à pourtant le droit. C’est même un devoir pour l’administration pénitentiaire de la garantir.

Des conditions que condamne Bruno Loyant, avocat de l’association :

Et pour faire valoir ce droit à la dignité, l’association Tamarii Nuutania s’est adressée en août à l’Observatoire International des Prisons (OIP).

L’association sollicitait l’aide de cette organisation pour la mise en œuvre de procédures d’indemnisation des détenus au titre du préjudice subit en raison de leurs conditions d’incarcération.

L’OIP soutien les actions de Tamarii Nuutania

Une procédure qui a fait ses preuves puisque par exemple, 30 détenus du Camps Est, la prison de Nouméa, ont obtenu gain de cause en juillet dernier.

L’OIP met l’association en contact avec Thibaud Millet, seul avocat en Polynésie à avoir déjà instruit une telle procédure. Il travail au sein du cabinet Loyant.

Assistée des 2 avocats l’association rédige 20 courriers adressés à des détenus contenant un questionnaire établi par l’OIP et permettant de détailler précisément les conditions matérielles de détention.

Des courriers qui ne sont jamais parvenus à leurs destinataires puisque saisis par le procureur.

Pour l’association les pressions commencent. Des pressions exercées également sur les avocats comme le dénonce Bruno Loyant

Le procureur de la république nous confirme avoir fait saisir les courriers pour les besoin d’une enquête pour suspicions de violation du secret professionnel.

Teva Manutahi, secrétaire de l’association est suspecté d’avoir profité de ses fonctions, durant 4 semaines, au sein du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation pour obtenir frauduleusement les numéros d’écrou qui ont permis de contacter les 20 détenus auxquels étaient adressés les courriers.

Les avocats démentent et affirment que la liste des destinataires leur a été adressée par l’association 12 jours avant que son secrétaire ne prenne ses fonctions.

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1 Commentaire

  1. Digitale
    13 décembre 2012 à 9h37 — Répondre

    Ancien correspondant d’Amnesty International en Polynésie française, je ne peux qu’abonder dans le sens de cette association. Quant au procureur, une fois de plus, on assite à la toute puissance d’un système qui peut censurer comme bon lui semble…

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