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Octuple infanticide : Dominique Cottrez en larmes dans le box

Cette mère de famille, accusée d’avoir étranglé huit de ses bébés à la naissance, a tenté d’expliquer son geste, jeudi, devant les assises du Nord.

Une enfance dévoilée et une obésité taboue. Lundi, la première journée d’audience du procès de Dominique Cottrez a été consacrée à un examen de sa personnalité. Devant la cour d’assises du Nord, cette femme décrite comme « une bonne mère » a raconté son enfance et son surpoids extrême, pour tenter d’éclairer les jurés sur les raisons de l’octuple infanticide dont elle est accusée, dans ce qui constitue la plus importante affaire de ce type en France.

Victime d’inceste paternel. Ces explications, Dominique Cottrez les avait déjà données au juge d’instruction quelques mois après son arrestation en 2010. Si elle a donné la mort à ses huit bébés à leur naissance, c’est parce qu’elle pensait qu’ils étaient les enfants de son père dont elle subissait l’inceste et les viols depuis des années, y compris lorsqu’elle était mariée. Une relation incestueuse qu’elle affirme avoir subie à partir de l’adolescence et jusqu’à la mort de son père en 2007.

Sur son enfance à la ferme à Villers-au-Tertre, dans le Nord, l’accusée affirme : « J’ai eu une enfance normale », en contraste avec cette relation incestueuse. Dominique Cottrez se vivait et apparaissait aux yeux de sa famille comme « la chouchou » de sa mère et surtout, de son père. « J’étais souvent avec mon père, comme ma mère avait beaucoup de travail à la maison avec mon frère et mes soeurs », s’est souvenue l’accusée, issue d’une fratrie de cinq enfants chapeautée par une mère sévère et un père taiseux occupé aux champs.

Une obésité traumatisante. Assise sur une chaise devant la cour, l’accusée détourne le regard lorsque sont diffusées les images des sacs plastiques dans lesquels furent découverts en 2010, les corps de ses nouveau-nés, enterrés dans un jardin ou cachés dans une ancienne cuve à fioul. Constamment au bord des larmes, Dominique Cottrez évoque son enfance difficile. A cause de son poids, de cette obésité extrême : « A l’école, dès mon plus jeune âge j’étais déjà à l’écart, j’avais des remarques sur mon poids, même les instituteurs, sur le fait qu’en éducation physique j’avais du mal à courir », a relaté Dominique Cottrez, d’une voix fluette. Aujourd’hui, elle pèse plus de 150 kilos. Un surpoids qui lui a permis de dissimuler ses huit grossesses à l’issue funeste, de 1989 au début des années 2000.

« Une délivrance ». Seule, à la maison ou dans les toilettes d’un hôpital, elle a accouché en secret, à l’insu de ses proches. Avant d’étouffer les nourrissons avec un drap ou une serviette préparés à l’avance. Un enquêteur qui a témoigné à la barre lundi après-midi dit qu’il a ressenti chez cette femme « une sorte de soulagement, de délivrance même, face à ce lourd secret », quand, devant les gendarmes, elle a avoué les huit meurtres.

Comment ses proches ont-ils pu ne pas voir ? Vendredi, ce sont le mari de l’accusée et ses deux filles qui seront auditionnés par la cour d’assises. Ils tenteront d’expliquer comment ils ont pu vivre toutes ces années aux côtés de cette femme sans se rendre compte de ses actes et du drame qu’elle vivait. Sans rien soupçonner, même lorsque Dominique Cottrez avait entreposé les sacs contenant les corps des bébés dans le placard de la chambre. Ses proches se sont constitués parties civiles non pas pour accabler la mère de famille, mais pour participer au procès et, d’une certaine façon, la soutenir.

Dominique Cottrez risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Source : Europe1

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