INTERNATIONAL Offensives contre l’EI à Palmyre et Mossoul après les attentats de Bruxelles AFP 2016-03-24 24 Mar 2016 AFP Damas (AFP) – Le groupe Etat islamique (EI) était la cible jeudi d’une double offensive contre ses fiefs syrien de Palmyre et irakien de Mossoul, 48 heures après les attentats meurtriers que l’organisation jihadiste a revendiqués à Bruxelles. Pour tenter de mettre fin au conflit syrien qui a favorisé la montée en puissance de ce groupe capable de frapper l’Europe, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a rencontré à Moscou son homologue Sergueï Lavrov et le président Vladimir Poutine. A Genève, où un premier round de discussions indirectes entre régime et opposition syriens a pris fin, l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura a annoncé qu’elles reprendraient autour du 9-10 avril. Appuyée au sol par ses alliés -le Hezbollah libanais et les forces spéciales russes- l’armée syrienne, également soutenue par l’aviation russe, est entrée à Palmyre (est) pour en chasser l’EI, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et une source militaire syrienne. Moscou a fait état de 146 frappes en trois jours contre des « cibles terroristes » dans cette région contrôlée par le groupe jihadiste depuis mai 2015. Les forces prorégime, qui ont lancé l’offensive le 7 mars, sont entrées dans Palmyre du côté sud-ouest mais avancent « lentement en raison des mines » plantées par les jihadistes, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Elles sont également entrées du côté nord-ouest de la ville après avoir pris le contrôle d’une partie de la Vallée des tombeaux, a dit la source militaire. – Un officier russe tué – Un commando des forces spéciales russes dirige sur place les opérations et « intervient directement quand c’est nécessaire », selon une autre source sur le terrain. Selon les agences russes, « un officier des forces spéciales russes a été tué dans la région de Palmyre alors qu’il pointait des cibles des terroristes de l’EI pour les frappes des avions russes ». La date de sa mort n’a pas été précisée. En soirée, l’artillerie syrienne continuait de bombarder les positions jihadistes mais les soldats n’avançaient plus dans la cité en raison du danger des tireurs embusqués la nuit. Selon l’OSDH, 40 jihadistes et huit prorégime ont péri ces dernières 24 heures dans les combats à Palmyre, une cité vieille de plus de 2.000 ans classée au patrimoine mondial de l’Humanité, où l’EI a détruit de nombreux trésors archéologiques. La directrice générale de l’Unesco Irina Bokova a affirmé que l’organisation était disposée « dès que les conditions de sécurité le permettront, à se rendre, aux côtés des responsables des antiquités syriennes, pour une mission d’évaluation des dommages et de protection du patrimoine inestimable de Palmyre ». Une reconquête de cette ville permettrait au régime de progresser plus à l’est dans le désert syrien vers la frontière avec l’Irak, contrôlée par les jihadistes. De l’autre côté de la frontière, l’armée irakienne, soutenue par une coalition de milices et l’aviation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, a lancé une offensive pour reprendre Mossoul, deuxième ville du pays (nord). La reprise de Mossoul, qui s’annonce difficile, est considérée comme l’objectif le plus important de la reconquête des territoires perdus durant l’offensive menée par l’EI en 2014 en Irak. Selon le commandement conjoint des opérations, plusieurs localités situées à une soixantaine de km de Mossoul ont été « libérées » durant l’opération. Mossoul, comme Palmyre, et surtout la ville syrienne de Raqa (nord), font partie du « califat » autoproclamé par le chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi en juin 2014. – Briser la glace – Mercredi, au lendemain des attentats à l’aéroport et à une station de métro de Bruxelles (31 morts et 300 blessés), le président américain Barack Obama a érigé en priorité absolue la neutralisation de l’EI. « Nous continuerons de combattre l’EI jusqu’à les chasser de Syrie et d’Irak, et que (le groupe) soit finalement détruit », a-t-il dit. Une solution entre régime et rebelles syriens qui respectent globalement depuis le 27 février une trêve dans les combats, aiderait les grandes puissances à concentrer leurs efforts sur la lutte anti-EI. A Genève, sous le parrainage de Moscou et Washington, régime et opposition ont achevé une session de discussions par l’intermédiaire de l’ONU, axée sur une « transition » politique. Même s’il n’y a pas eu de progrès notables, les dix jours de pourparlers ont surtout servi à briser la glace. Selon l’ONU, M. de Mistura a remis un document recensant « 12 points de convergence » entre les deux camps dont la souveraineté de la Syrie, le refus de l’intervention étrangère ou le rejet du confessionnalisme. Le sort du président Bachar al-Assad reste l’une des principales pierres d’achoppement, Washington et l’opposition appelant à son départ mais Moscou assurant que seul le peuple syrien peut décider de son sort. Le conflit syrien, déclenché en mars 2011, a fait plus de 270.000 morts et provoqué une grave crise migratoire avec l’exode de millions de Syriens. © AFP STRDes troupes syriennes déployées dans la ville syrienne de Palmyre le 24 mars 2016 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)